Salaires : propositions, grèves et victoires

Publié le 24/02/2022

Depuis le début de l’année 2022, de nombreuses entreprises ont ouvert leurs Négociations Annuelles Obligatoires (NAO). Dans presque toutes les entreprises les négociations sont sous tension.

L’augmentation du coût de la vie n’y est pas pour rien. Les salariés exigent à juste titre des augmentations générales sur les salaires. D’autant plus, que les entreprises ont été grassement gavées d’aides publiques pendant toute la période covid.

93 % de dividendes en plus par rapport à 2020 pour les actionnaires du CAC40

La redistribution des dividendes dans les entreprises du CAC 40 n’y est sûrement pas pour rien non plus! Un taux de redistribution aux actionnaires jamais atteint, 93 % de dividendes en plus par rapport à 2020 soit une hausse de 15 % par rapport au précédent record historique de 2007. Dans ces conditions, nos revendications sont largement justifiées et nécessaires pour les salariés, s’ils ne veulent pas s’appauvrir.

Nous vous proposons, comme chaque mois de valoriser quelques accords sur les salaires dans nos champs professionnels pour montrer à tous que des petites victoires sont possibles.

DEVANLAY (Troyes),groupe Lacoste

Des débrayage ont été nécessaires pour venir à bout d’une direction qui ne
souhaitait pas aller au-delà de 1,5 % d’Augmentation Générale (AG). 100 % des bonnetiers se sont mis en grève, 90 % dans la confection, 100 % dans la coupe, 80 % dans la teinture, des taux de grévistes particulièrement élevés! Même les cadres ont suivi les débrayages en répondant favorablement à la demande des syndicats de faire la grève des ordinateurs. Le syndicat CGT a fini par arracher 2,8 % d’augmentation générale, la prime d’ancienneté rehaussée de 18 € et enfin plus de journée de carence suite aux deux premiers arrêts de maladie.

ATELIERS AS (Pierre Bénite) groupe Hermès

La négociation dans cet établissement du textile a permis d’avoir, en plus des 100 euros brut d’augmentation générale pour l’ensemble des salariés du groupe, des augmentations de salaires et des primes pour les salariés intérimaires et en CDD.

NOVACEL (Rouen),groupe Chargeur

Notre équipe syndicale CGT s’est là aussi butée à la fermeté de la direction. Ce qui n’a pas empêché nos élus de garder leur sang-froid et la main ferme ! En invitant les salariés à débrayer, 95 % des salariés de production ont répondu présent et ont arrêté leur travail une journée entière, ce qui a eu pour effet de modifier le rapport de force dans la négociation. Un accord de fin de conflit a finalement été trouvé avec une augmentation de 2,8 % AG pour tous les salariés, y compris les intérimaires ainsi qu’une prime pouvoir d’achat de 500€.

PORCHER INDUSTRIES (Isère)

Même punition, Badinières, La Tour-du-Pin, Chavanoz, La Voulte ont arrêté la production simultanément deux journées consécutives pour arracher 3 % d’augmentation générale avec un talon de 60 € brut, des tickets restaurant et une amélioration de la prime d’assiduité.

HEXCEL (Isère)

Par la négociation, nos délégués CGT ont obtenu aussi de belles augmentations générales avec 85 € brut pour tous les salariés ainsi qu’une revalorisation de la prime vacances de 60 €.

INITIAL Groupe Reintokil

À l’heure où nous écrivons ces lignes, les blanchisseries du groupe Rentokil débrayent partout en France (Firminy, Carpiquet, Clayes-sous-Bois, Chambéry, etc…) désorganisent le travail à tour de rôle pour se faire entendre sur les salaires. Il est vrai que la fin de la négociation à 1,7% AG alors que ce groupe coté en bourse au Royaume-Uni a fait une année historique de dividendes a de quoi scandaliser les élus et les salariés. Nous vous tiendrons informés des suites de cette grève dans notre prochain journal.

VUITTON groupe LVMH

C’est l’officialisation par la direction de la mise en place d’un nouvel accord sur l’organisation du temps de travail dégradant encore l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle qui a fait déborder le vase. Ce texte négocié depuis plusieurs mois par les délégués syndicaux centraux annualise le temps de travail (ce qui lisse -donc diminue- le nombre d’heures supplémentaires payées) et permet aux directions de disposer d’une vingtaine de jours où les salariés ne sont prévenus que 24h avant leur prise de poste ! Les délégations CGT et CFDT ont permis d’améliorer le texte, en incluant des augmentations de salaires (100 € brut de plus par mois). Le mécontentement est tellement fort que pour la première fois depuis des années des centaines de salarié.es ont débrayés dans plusieurs ateliers en France. Appuyés par leur collègues et résistant à la pression de la direction les 2 syndicats minoritaires ont refusé de signer ce recul sur l’organisation dans ce groupe qui fait des milliards de profit.

FLEURUS (Allier et Cantal)

Chez ce sous-traitant maroquinier qui travaille principalement pour Vuitton les salaires minimum augmentent à chaque fois que le SMIC progresse. Suite aux NAO, l’augmentation générale cumulée est de 3,5 % avec un plafond de 74€ brut. La prime de présentéisme a été pérennisée malgré le refus des élues. Une amélioration des fins de carrière a été actée dans l’accord égalité homme-femme. C’est maintenant l’heure de
réussir les élections du personnel.

MAROQUINERIE DU PUY et PIERRE COTTE (Haute-Loire et Puy-de-Dôme)

Chez ce sous-traitant Hermès une AG de 60 € a été actée avec un budget de 2% pour les augmentations individuelles. Les déléguées syndicales continuent de revendiquer une meilleure prise en compte de l’ancienneté.


Source : Journal du THCB février 2022


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