La direction de Kalhyge vient de dévoiler aux organisations syndicales en comité de sous groupe, un « plan de retournement » en trois parties pour pérenniser l’avenir de ce groupe dès 2024.
Spécialisée dans le domaine de la santé, la blanchisserie industrielle est depuis 2015, une filiale de la Mutuelle Nationale Hospitalière (MNH) et s’est tournée stratégiquement depuis son rachat sur les établissements en lien avec la santé. Avec 43 établissements et 3200 salariés, ce groupe est devenu avec le temps, incontournable dans la location et l’entretien du linge sur nos territoires. Un coup de massue, prévisible pourtant, suite à la crise interne au sein même de la direction générale de MNH, cet automne où le directeur général avait été limogé par le conseil d’administration à la suite de résultats calamiteux de Kalhyge (-17M€ sur l’année) et non divulgué au directoire de la mutuelle. Aujourd’hui la facture présentée en comité de sous groupe aux organisations syndicales est salée.
La première partie du plan concernera une réduction conséquente d’effectifs. Plusieurs fermetures d’entreprises sont pointées du doigt pour 2021 (4 ou 5) avec plusieurs centaines de salariés concernés. La seconde partie concernera particulièrement les 950 salariés arrivés dernièrement dans le groupe. Un accord de performance collective (APC) va être négocié afin de revoir plusieurs avantages acquis gagnés par la lutte dans leur ancien groupe (Initial). La troisième partie concernera l’ensemble des établissements de Kalhyge. MNH propose un plan d’investissement de 40 millions d’euros sur 4 ans pour pérenniser sa filiale Kalhyge mais uniquement à la condition que les deux premiers étapes soient acceptées par les organisations syndicales. Après la douche froide de certaines annonces, les organisations syndicales mais particulièrement notre syndicat CGT vont prochainement s’organiser avec les salariés, leurs experts et la fédération pour voir comment nous répondons à ces régressions sociales mais tout en tenant compte aussi de l’investissement massif mis sur la table pour redresser le groupe. Le dossier s’annonce excessivement complexe car la direction envisage de commencer par l’accord de performance collective. La CGT y est majoritaire à plus de 54 % et aura à décider seule de la suite à donner à cet accord. La direction a mis la pression maximale sur cette négociation en actant préalablement dans les documents remis qu’un échec et une non signature du syndicat majoritaire signifierait l’arrêt des investissements et le dépôt de bilan pour les 950 salariés concernés !
D’ailleurs une procédure de sauvegarde a probablement été déjà enclenchée auprès du tribunal de commerce car un administrateur judiciaire conseille la direction de Kalhyge durant toute la phase de la négociation. Cette situation intenable et sous pression de la négociation collective dans les entreprises est une mesure instaurée par le Code du travail, prévu par l’article L.2254-2, suite aux ordonnances Macron en 2017 pour servir les employeurs dans les négociations d’entreprises. Cerise sur le gâteau, en plus de mettre sous pression nos délégués, l’expertise est financée pour partie (20%) par le budget de fonctionnement. Une honte !
Le syndicat compte bien évidemment sur la détermination des salariés pour modifier ensemble certaines préconisations de ce projet. Quant à la fédération, elle prendra toute sa place et toutes ses responsabilités pour préserver les acquis et défendre les emplois des salariés.
Affaire à suivre !
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