C’est parce que nous sommes utiles que c’est difficile
Même si nous reprenons enfin le chemin du déconfinement, la pandémie continue de sévir dangereusement à travers les continents, surtout chez les plus fragiles. Les syndicalistes du textile d’Inde ou du Bangladesh nous l’ont dernièrement témoigné. En plus de lever les soupçons, la levée des brevets sur les vaccins et les traitements est aujourd’hui le moyen pour permettre à l’humanité de se protéger et d’éviter la multiplication des variants. La campagne unitaire internationale a participé à contraindre les gouvernements à changer de position face aux grands groupes pharmaceutiques. Là aussi nos propositions syndicales portées hier sont déterminantes pour l’avenir, il faut poursuivre en ce sens.
Sur la question fiscale et des salaires, les choses avancent également puisque même Biden, poussé par le renouveau du syndicalisme aux Etats-Unis, déclare qu’il faut que les entreprises fassent enfin des efforts, tant sur leur participation à l’impôt sur les sociétés que pour l’augmentation des travailleurs à 15 dollars de l’heure ! Pour reprendre la formule du président américain, en France aussi le « ruissellement ne fonctionne pas ». Pire, les choix injustes du président Macron accentuent les inégalités : 55% du patrimoine national est détenu par les 10% des Français les plus riches et à l’opposé, nous comptons 1 million supplémentaire de personnes pauvres.
Maintenons la pression pour revenir sur les aberrantes lois prises lors de ce quinquennat qui ont débuté par la suppression de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) et se terminent par la saignée des droits de celles et ceux qui sont privés d’emploi.
Nous mesurons tous les jours la violence des ordonnances travail sur la vie des salariés avec la remise en cause de tous leurs droits, la facilitation des licenciements et le chantage à l’emploi. De plus, elles empêchent de faire bouger les lignes des directions, renversent la nécessaire unité syndicale en compétition et amplifient les scandaleuses discriminations sur les délégués. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur des usines, seuls les régimes autoritaires n’acceptent ni la démocratie ni les contre-pouvoirs.
A l’inverse, notre syndicalisme majoritaire, au service des salariés est d’abord utile au quotidien pour l’aide que nous leur apportons. Dans le même temps, cette écoute, ces renseignements et ces avancées, parfois minimes, donnent confiance au collectif dans les entreprises. C’est ce liant entre les salariés et les syndiqués qui améliore le rapport de force donc l’efficacité, comme le démontre par exemple les résultats de nombreuses Négociations Annuelles Obligatoires (NAO). Ce sont ces pratiques syndicales et l’énergie que nous y mettons qu’il faut valoriser de manière compréhensible dans les tracts, les panneaux syndicaux, les discussions et les informations...
Nous connaissons la réalité des difficultés et nous travaillons à les dépasser. Les salariés n’imaginent pas tout ce que la CGT fait pour et avec eux… à nous de montrer l’intérêt de l’action, du vote et de l’adhésion. Pour se défendre, le syndicat n’est pas un choix mais une nécessité. Continuons pour que la CGT devienne l’outil gagnant des salarié.es.
Thomas VACHERON
secrétaire fédéral
Editorial du journal de la Fédération THCB, mai 2021
►► Source : Journal du THCB mai 2021
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