Les salariés de l’entreprise Hexcel Reinforcements, aux Avenières dans le département de l’Isère, vont se rappeler longtemps de l’Accord de Performance Collective (APC) que la direction a arraché.
Ce groupe sous-traitant pour l’industrie aéronautique est le premier producteur mondial de composite. Après le déconfinement, comme de nombreuses entreprises en France, le chiffre d’affaires de ses entreprises a dégringolé. Sans même attendre le plan gouvernemental sur la filière de l’aéronautique, le groupe américain s’est lancé à la hâte sur une négociation de performance collective pour soi-disant sauver les emplois. Une pression énorme a été maintenue tout au long des discussions de la part de la direction sur les salariés et les syndicalistes CFDT des sites des Avenières et de Danieux dans l’Ain.
Quant à l’établissement de Roches-Roussillon tenu par la CGT, la direction a préféré laisser pour l’instant, les salariés au chômage partiel. Après un chantage à l’emploi comme les employeurs savent le faire, un projet d’accord lamentable a été trouvé avec le syndicat majoritaire de la CFDT sur les deux sites. Suppression du demi 13ème mois à hauteur de 90 % de sa valeur, suppression des primes de rentabilité, de rendement, de qualité, et baisse des salaires pour l’ensemble salariés cadres. Un projet d’accord disruptif où les droits du salarié sont broyés et le maintien de l’emploi, pas garanti ! L’accord a été rejeté par le personnel de Dagneux mais validé aux Avenières. La fédération ne fera pas de critique particulière vis à vis d’une organisation syndicale tant il est difficile d’être pris en tenaille par le chantage des directions d’entreprises et la peur des salariés de perdre leurs emplois. Par contre, ce nouveau dispositif issu des ordonnances Macron est à bannir du champ de la négociation collective. Dans les entreprises où il n’est pas possible d’éviter ces négociations APC, Il est nécessaire d’exiger avant toute négociation, une expertise sur les difficultés réelles de l’entreprise ou du groupe. Hexcel est par exemple une entreprise en bonne santé financière et les difficultés passagères de trésorerie suite à la crise sanitaire aurait pu être gérées simplement avec les mesures de chômage partiel, d’activité réduite longue durée, voir même avec les réserves du groupe et sans être obligé de saboter les droits des salariés.
De même, un accord doit s’engager obligatoirement sur le maintien de tous les emplois, de ne pas verser de dividendes, de primes exceptionnellement élevées dans le groupe, et enfin limiter l’accord sur des durées les plus courtes possibles avec clause de revoyure obligatoire si la situation s’améliore plus vite.
Le rapport de force dans l’unité syndicale reste cependant la meilleure solution pour faire reculer ces directions malhonnêtes et sans scrupules !
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