Publié le 18/12/2024
Assez régulièrement, nous faisons le constat que nos équipes syndicales dans les entreprises sont des syndicats d’élus et trop rarement des syndicats avec des troupes de salariés syndiqués. La différence est importante et on le voit immanquablement dans la conclusion des accords ou lors des choix stratégiques dans les CSE des entreprises.
Dans les endroits où nous avons des troupes syndicales, nous sommes généralement en capacité de proposer des revendications et d’améliorer les droits des salariés, de construire des luttes gagnantes sur les salaires et de proposer de la formation à nos élus pour nous émanciper.
Dans les entreprises où les syndicats sont faibles, les marges de manœuvres sont étroites et les directions d’entreprises restent généralement bloquées sur le code du travail. Elles ne voient aucun intérêt au compromis, ni même à la présence d’expertise économique pour éclairer les débats. Encore dernièrement, nous l’avons constaté suite aux nouvelles stratégies d’emplois dans les entreprises du Coq sportif, Marck&Balsan ou Kalhyge .
Les « ordonnances travail » adoptées sur le quinquennat de Macron sont même venues aggraver cette logique en permettant à des accords majoritaires de déroger aux accords de branches pour baisser par exemple la rémunération des heures supplémentaires ou modifier la période de congés payés pour la mettre à l’avantage de l’employeur. Nous l’avons vu dernièrement chez plusieurs sous-traitants de la maroquinerie.
Les directions d’entreprises s’adaptent et bougent plus facilement vers des compromis quand nos syndicats sont forts
Ces exemples n’ont pas pour objectif de pointer du doigt telles ou telles équipes syndicales, mais de montrer à tous que les directions d’entreprises s’adaptent et bougent plus facilement vers des compromis quand nos syndicats sont forts. C’est pourquoi, au-delà de gagner les élections professionnelles et prendre la majorité des sièges dans les CSE, il est primordial de syndiquer les salariés en nombre.
Avoir des syndicats forts, c’est garantir notre indépendance syndicale, c’est garantir d’avoir des listes complètes pour dispatcher le travail et aller au contact des salariés, mais c’est surtout la meilleure manière de se faire entendre dans vos négociations et vos CSE d’entreprises !
Maurad RABHI
Secrétaire fédéral
Editorial du journal de la Fédération THCB, décembre 2024
Crédit photo : Bapoushoo
► Source : Journal du THCB décembre 2024
► A consulter également :
- Pour nos droits et nos emplois : développons la CGT pour être encore plus forts [Edito]
- Valoriser une négociation et proposer la syndicalisation