Positionné sur le marché du luxe, la production d’Hermès concerne la parfumerie, le textile et surtout la maroquinerie. C’est l’un des principaux groupes et donneurs d’ordre après LVMH - Bernard ARNAUD - mais devant Chanel. Leurs résultats économiques sont mirifiques, avec une production, en propre comme en sous-traitance, presque exclusivement française.
Avant le cycle des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) des entreprises du groupe, par courrier d’Axel DUMAS le PDG d’Hermès, les salariés ont appris que les rémunérations seraient de + 1,5% en Augmentation Générale et 1% en Individuel (2% pour les cadres). Portant cette revendication avec constance depuis des années, la CGT de l’entreprise se réjouit d’une Augmentation Générale des salaires. Contrairement aux nombreuses et de plus en plus régulières primes qui contournent ou exonèrent les cotisations sociales et fiscales, l’augmentation du taux horaire brut permet à la fois de « vivre mieux au quotidien mais aussi de mieux vivre demain ». C’est du pouvoir d’achat pour aujourd’hui (salaire Net) et pour demain (salaire Brut) en cas de maladie, chômage, maternité, paternité, invalidité et pour améliorer nos retraites.
Quel sens a le terme « dialogue social de qualité » si celui-ci est régulièrement affaibli lorsque les directions contournent celles et ceux qui proposent et défendent au quotidien les salariés ?
Pour autant, l’annonce en dehors de tout cadre et avant les NAO, interroge sur le respect du dialogue social et des délégués syndicaux qui négocient. Quel sens a le terme « dialogue social de qualité » si celui-ci est régulièrement affaibli lorsque les directions contournent celles et ceux qui proposent et défendent au quotidien les salariés ? Comment dans un groupe de ce prestige et de cette importance la négociation collective peut-elle être autant mise de côté ?
Des délégués CGT qui proposent et négocient
Les délégués CGT n’ont pas démérité et ont porté des idées sur divers sujets pour toutes les catégories de personnel. Contraints à ne pas signer lorsque les propositions n’étaient pas correctes, ils ont réussi sur d’autres maroquineries ou tanneries à négocier pour aller au-delà de la répartition unilatéralement établie, en rehaussant les minimums à 28€ Brut de plus par mois, allant jusqu’à 55€ pour tous dans les meilleurs accords.
La maroquinerie : environ 30 000 salarié.e.s sur tout le territoire, près de la moitié en sous-traitance
Au-delà d’Hermès qui est l’un des acteurs essentiels, les branches de la maroquinerie regroupent au total près de 30 000 salariés sur tout le territoire, dont quasiment la moitié sont en sous-traitance. Ces entreprises ne sont pas de taille artisanale puisque 80 % des employés travaillent dans des structures de plus de 100 salariés et la moitié dans des entreprises de plus de 500 salariés.
Pour Vuitton, Hermès ou Chanel, quelle part de leurs résultats va aux salaires ou à l’investissement chez les sous-traitants ?
Pour Vuitton, Hermès ou Chanel, quelle part de leurs résultats va aux salaires ou à l’investissement chez les sous-traitants ? Ce sont bien tous les salariés de toute cette chaine de production qui participent à cette réussite en fabriquant ces précieux objets de ce marché florissant. Chez tous ces créateurs de valeur, qui ressentent « dans leurs mains les sacs », les NAO 2021 seront observés de près.
►► Source : Journal du THCB janvier 2021
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- Sous-traitants oui, sous-payés non merci ! [Tract maroquinerie]