De nombreuses Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) ont lieu dans les entreprises en ce début d’année. Comme l’indique l’article L.2242-15 du code du travail, elles sont obligatoires dès lors qu’il y a une section syndicale et « concernent la rémunération, notamment les salaires effectifs, le temps de travail et le partage de la valeur ajoutée dans l’entreprise ». Plus encore dans cette période Covid, c’est un moment important pour les délégués et les salariés.
Dans l'habillement
La situation est compliquée dans les secteurs en difficultés comme une partie de l’habillement, où les relocalisations ne sont pour l’instant que des effets d’annonces alors que l’activité partielle est, elle, très concrète…
Pour limiter les reculs, chez Chantelle les négociations se sont concentrées sur l’abondement dans le budget social et culturel. Calculé sur le total des salaires, celui-ci est très amputé par le chômage partiel. Même dans le luxe, plusieurs filiales du groupe Kering se sont permis d’évoquer des clauses d’annulation des augmentations en cas de résultats moins importants qu’espérés.
Dans le textile
Chez Lacoste dans le textile, seules des primes ont été octroyées débouchant sur un PV de désaccord.
Dans le plastique tissé et extrudé
Dans le plastique tissé ou extrudé les usines ne se sont jamais arrêtées, le cours mondial du pétrole est bas et les commandes à destination de la grande distribution sont importantes. Les accords sont positifs même dans des entreprises où la CGT vient d’être implantée, comme chez Grangers Frères. 35€ brut pour tous auxquels s’ajoute une amélioration de la prime panier. Chez Barbier, après la grève victorieuse des 2 ateliers de recyclage en octobre, ce sont 0,28€ brut de l’heure en plus de l’augmentation des chèques vacances et de la prime d’ancienneté gagnés pour la totalité des salariés.
Dans la maroquinerie
Dans les maroquineries sous-traitantes Vuitton, après une année 2020 scandaleuse pour les ouvriers au regard des bénéfices du donneur d’ordre et des NAO très en dessous de l’inflation, 2021 semble de meilleure augure. Fleurus (Vulcacuir, MBM …) qui regroupe sur plusieurs usines et départements près de 1000 salariés, a accepté une revalorisation de 1,5% d’augmentation générale en plus des 20 € brut de prime mensuelle d’assiduité.
Pour celles qui travaillent en sous-traitance Hermès, un budget global intéressant est souvent obtenu, la négociation se concentrant ensuite sur sa répartition. Pour celles d’Auvergne les salaires minimums en CDI sont revalorisés à 1700€ brut et pour les autres salariés ce sont 2,5 % d’augmentation individuelle. Dans le groupe de Maroquinerie Auguste Thomas à Saulieu la délégation CGT a signé 1,2% d’augmentation générale à laquelle s’ajoutent 1,1% en individuel ainsi qu’un renforcement des ASC.
Dans le cuir
Le travail dans le cuir s’intensifie, avec des cadences accélérées et des heures supplémentaires contraintes. Le marché est en constante progression et les résultats économiques des groupes donneurs d’ordres sont gigantesques.
Il faut partout continuer à appuyer les légitimes revalorisations des salaires dans la sous-traitance.
Les délégué.es CGT font un travail remarquable en faisant le tour des ateliers ou des services pour échanger avec les salariés en plus de mettre à jour leurs panneaux syndicaux. Ils négocient en portant la parole du plus grand nombre auprès des directions et trouvent des moyens de communication pour que leurs collègues soient informés des résultats. Pas de droits sans syndicat, pas de syndicat sans syndiqué : il est très important de valoriser les avancées auprès des salariés, puis proposer aux collègues de se syndiquer.
►► Source : Journal du THCB février 2021
►► A consulter également :
- Accord minimums conventionnels Maroquinerie et Textile Artificiel
- Négociations Annuelles Obligatoires (Modèle de tract NAO)