NAO : le travail syndical et l’implication des salarié.es payent

Après les élections CSE et la représentativité syndicale qui en découle, l’urgence c’est la négociation des salaires. Les « NAO » (Négociations Annuelles Obligatoires) font face à une inflation à presque 5% depuis 1 an et plus encore sur les produits de première nécessité. Les NAO qui se poursuivent ou se terminent dans nos entreprises, témoignent d’un gros travail syndical, d’autant plus efficace que les salarié.es sont impliqué.es dans les revendications et la négociation. 

Chez KALHYGE dans les Blanchisseries industrielles, craignant notamment que la grève sur le site de Cuxac d’Aude ne s’étende à l’ensemble de l’entreprise, la Direction du groupe a accepté les revendications portées par la CGT, axées sur les bas salaires et la prise en compte de l’ancienneté. Sauf des Augmentations Individuelles (AI) pour les cadres, l’ensemble des salarié.es est concerné par une AG (augmentation générale) au 1er février 2023 progressive en fonction de l’ancienneté. Pour un.e salarié.e au SMIC (majorité dans ce secteur), cela donne 3% avec moins d’un an d’ancienneté, puis 5,8% à partir d’un an, en progression jusqu’à 9% à partir de 15 ans et plus de 13% après 30 ans.

Chez HERMES, les entreprises du groupe sont toutes soumises au même cadrage d’une enveloppe de 5%, dont elles n’ont qu’à négocier la répartition (4,47% une fois appliquée la retenue de la prime d’ancienneté). Or cette enveloppe sans négociation est fixée à partir de la seule inflation, là où le groupe réalise plus de 30% de marges en 2023, bien loin des augmentations générales proposées qui ne permettent même pas d’atteindre l’inflation.

À la MAROQUINERIE SAINT ANTOINE, les salarié.es obtiennent des avancées grâce à la solidarité qu’ils ont créé, réuni.es quasiment au complet devant la Direction. En plus d’engagements sur le temps de travail et des droits aux congés, les NAO ont débouché sur 2,64% d’AG, et 2% d’AI. Inférieure à ce que la CGT demandait, cette augmentation permet toutefois d’éviter à toutes les fiches de paie d’être trop rognées par l’inflation. Comme le dit le tract CGT de valorisation de la négociation, « en étant solidaire, ce qui a été refusé hier a pu être obtenu aujourd’hui ».

Dans le pôle de la MAROQUINERIE DES ALPES, où la CGT est majoritaire sur les 4 établissements, un important travail d’implication des salariés a été réalisé par nos déléguées : avant même l’ouverture des négociations, avec plusieurs centaines de réponses au questionnaire de la CGT, puis par un « coupon réaction » entre la 2ème et 3ème réunion, rempli par de nombreux salarié.es. Nos délégué.es ont pu signer dans l’unité avec les autres syndicats représentatifs une AG de 2,5% et un talon à 60€ (qui concerne la quasi-totalité des salarié.es), en plus d’avancées spécifiques portées par la CGT, et l’exiger à la Direction.

Aux TANNERIES DU PUY, l’indifférence face à la question des salaires n’est également pas de mise, avec une pétition signée par plus de 90% des salarié.es pour soutenir la revendication de 10% d’augmentation et surtout pour refuser les augmentations individuelles, indiquant que « la réussite de l’entreprise est l’affaire de tous ». Le refus de la Direction a mené à un PV de désaccord, mais, celle-ci a dû concéder à une AG d’environ 5%.

Chez TARKETT SEDAN, dans le textile, fabriquant de revêtements de sol, les salarié.es ont été doublement impliqué.es. Dans le soutien aux revendications d’abord, le « cahier revendicatif CGT » a été validé à plus de 90% des salarié.es, avec une demande d’AG à 6% et un talon de 180€. Dans l’accord à signature ensuite, validée par 87% des salarié.es, sur les propositions finales de la Direction de 4,4% d’AG pour les ouvrier.es, employé.es, technicien.nes et agent.es de maîtrise, 4% d’AI pour les cadres.

Bravo à toutes les équipes CGT ! On le sait, il n’y a pas d’avancées sans syndicat, et pas de syndicat sans syndiqué.es. Les réussites des NAO doivent donc aussi être l’occasion d’inviter les collègues à la syndicalisation, pour gagner plus la prochaine fois !

► Source  : Journal du THCB décembre 2023

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