Cela fait des mois que sont connues graves difficultés financières du groupe de blanchisserie industriel Kalhyge, de ses 43 établissements et de ses 3500 salariés à travers la France.
Depuis plusieurs semaines, un vaste accord de retournement a été lancé en trois étapes (APC / licenciements / investissement), la première fut laborieuse et très tendue.
Une de ses entreprises comprenant huit établissements pour plus de 980 salariés devaient avant mi-juillet, négocier un Accord de Performance Collective (APC) avec en arrière-plan un administrateur judiciaire aux côtés de la direction.
Sous la menace permanente et constante du dépôt de bilan, nos délégués CGT, tout comme les autres syndicats ne sont pas restés inertes. Ils ont mené pendant plusieurs semaines le fer contre la direction lors des négociations, en proposant des contre-propositions et en n’hésitant pas plusieurs fois à faire débrayer les salariés. Jusqu’au bout, nos délégués n’ont rien lâché et mis la pression pour réduire la casse que la direction avait prévu sur les droits et les acquis des salariés.
Un mauvais projet d’accord s’est portant dessiné autour de plusieurs points dont deux essentiels :
- Réduction des usages et diverses primes locales (ancienneté, panier, habillage, etc), soit une baisse de 6 % de la masse salariale. La diminution du pouvoir d’achat sera donc de 90 € à 130 € mensuels pour les salariés en fonction de l’ancienneté du poste de travail.
- L’autre point essentiel sera le gel des augmentations de salaires sur les trois prochaines années.
À plusieurs reprises les débrayages des salariés sur différents sites et la forte grève sur l’établissement de Marseille sont venus modifier la donne !
Il aura fallu, la convocation officielle d’un CSE Central extraordinaire préfigurant la cessation de paiement, donc le dépôt de bilan pour arrêter les justes revendications des syndicats et la négociation.
La CGT majoritaire, s’est alors résolue à faire voter à bulletin secret, l’ensemble des salariés sur les 8 établissements avant de conditionner son positionnement. Lors des assemblées du personnel, les syndicats ont débattu de ce dilemme entre mauvais accord et l’assurance de perdre bien au-delà si un redressement judiciaire se mettait en œuvre. De crève-cœur, les salariés ont fini par accepter à une courte majorité cette première étape.
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