Défendre et améliorer le SMIC c’est mener la bataille des salaires [Edito]

Publié le 26/03/2024

L’inflation fait moins la Une des médias alors qu’elle est toujours là : +6% pour les assurances, +10% pour l’énergie… Dans le même temps nos salaires n’augmentent pas. Comparés à l’évolution de l’inflation, ils ont diminué en valeur de 5% en moyenne en 3 ans.

Du fait des exonérations de cotisations sociales, plus les salaires sont faibles et proches du SMIC, plus les entreprises privées bénéficient d’aides publiques importantes ! Donc les patrons font tout pour ne pas accepter nos demandes d’augmentations générales de salaires. Se rajoutent à cela les Primes de Partage de la Valeur (PPV, dites primes Macron ou Gilets Jaunes) qui sont non cotisées, précaires, car au bon vouloir de l’employeur et qui remplacent les augmentations de salaires… On est content de les avoir sur le moment, mais c’est du « pourboire » car elles ne comptent ni pour le chômage, ni pour la maladie, ni pour la retraite !

En plus d’abîmer notre sécurité sociale, ces aides publiques aux entreprises, sous forme d’exonérations de cotisations, ne créent pas d’emplois et participent donc à bloquer nos salaires. Tout comme les PPV, ce sont des dispositifs voulus par le patronat et mis en œuvre par le gouvernement, avec l’effet « Robin des Bois à l’envers » : on prend l’argent public de l’Etat, qui vient principalement de la TVA payée par tout le monde, pour le distribuer aux entreprises privées qui maintiennent nos salaires bas et gardent les bénéfices pour quelques dirigeants…

Pour préserver le niveau de vie des salarié·es, le problème ce n’est pas que le Smic soit indexé sur les prix mais que tous les autres salaires ne le soient pas !

Parce que le SMIC est le dernier outil de protection des salarié.es et qu’il garantit un minimum salarial, pas un jour ne passe sans qu’il ne soit attaqué. Dans toute la presse, des avocats patronaux, des économistes proches des milieux d’affaires ou encore le nouveau président du Conseil d’Orientation des Retraites (ancien membre du groupe d’expert de la « non-augmentation » du SMIC), se permettent d’intervenir pour affaiblir le SMIC et ainsi aggraver la situation pour les salariés. Après avoir attaqué les droits des privé.es d’emplois pour tirer encore les salaires vers le bas, ils veulent maintenant stopper l’indexation du SMIC sur les prix ! C’est leur scandaleuse manière de « désmicardiser le pays » évoquée par le 1er ministre... Or, pour préserver le niveau de vie des salarié·es, le problème ce n’est pas que le Smic soit indexé sur les prix mais que tous les autres salaires ne le soient pas !

Cette bataille de défense et d’amélioration du SMIC pour augmenter les salaires et les retraites est fondamentale dans nos professions smicardisées par les directions d’entreprises, que ce soit dans le textile, l’habillement, la sous-traitance de la maroquinerie ou les blanchisseries.

Continuons à nous organiser avec la CGT pour améliorer les salaires (net et brut) dans nos entreprises, nos branches professionnelles, auprès des représentants patronaux et du gouvernement. Quand il n’y a pas de syndicat dans une usine, les salaires n’augmentent pas, quand il y a la CGT ils augmentent plus grâce au travail syndical auprès des salarié.es. Arrêtez de nous faire mal travailler et de mal nous payer, les salarié·es veulent simplement vivre de leur travail !

Thomas VACHERON
Secrétaire fédéral
Editorial du journal de la Fédération THCB, mars 2024
Crédit photo : Bapoushoo

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