Industrie (Marck&Balsan, Le Coq sportif) : la casse des emplois et des outils se poursuit

Publié le 18/12/2024

Marck & Balsan : encore un plan de licenciements

Dans cette entreprise d’habillement dont le gros de la commande, comme celui de Paul Boyé, est directement issu des marchés publics pour l’armée ou la gendarmerie, la direction vient d’annoncer aux salariés la suppression d’un site entier de production.

Après avoir subi de nombreux reculs sociaux, avec une Rupture Conventionnelle Collective (RCC) en 2021, où plusieurs emplois ont été supprimés, un plan de licenciements en 2023 lié aux difficultés économiques, c’est aujourd’hui le site de Calais où 82 salariés travaillent que la direction souhaite fermer. La direction de l’entreprise a une forte responsabilité sur cette scandaleuse décision.

Comme le rappelle le syndicat CGT dans son tract, il faut des mesures pour sauver l’emploi et la production de textile et d’habillement en France

Comme le rappelle le syndicat CGT dans son tract (à retrouver en bas de page), il faut des mesures pour sauver l’emploi et la production de textile et d’habillement en France, qui passent en premier lieu par la conditionnalité des marchés publics (comme celui de l’armée, de la gendarmerie, des grandes entreprises nationales…) à des critères sociaux et environnementaux, c'est-à-dire qu’une partie de ce qui est consommée ici doit être produite ici : c'est un des leviers forts de nos entreprises pour garder et relocaliser la production afin d'empêcher les directions de prendre le marché et d’aller le faire produire dans les pays où les salariés sont sous-payés.

Les aides publiques, qu’elles soient sous forme d’exonérations de cotisations sociales sur nos salaires ou d’argent public, doivent être conditionnées au maintien des emplois avec contrôle des élus syndicaux ou du CSE.

Dans la continuité de son 12ème Congrès, c’est aussi ce que porte la Fédération THCB auprès des branches patronales et des pouvoirs publics

Dans la continuité de son 12ème Congrès, c’est aussi ce que porte la Fédération THCB auprès des branches patronales et des pouvoirs publics, en exigeant un label public de type « origine France garantie » pour éclairer les décideurs publics. C’est aussi ce qui a été porté par la CGT lors de la journée de mobilisation pour nos emplois et nos industries ce 12 décembre.

La Fédération apporte son soutien aux syndicats et aux salariés de chez Marck&Balsan pour maintenir l’outil industriel de Calais et les emplois qui en dépendent. Ce serait une perte dramatique en termes d’expériences et de qualifications pour l’entreprise d’abord mais pour nos professions aussi.  Plutôt que la concurrence entre entreprises pour le profit, il est temps de se concentrer sur l’intérêt de nos productions, de nos métiers et des salariés qui font tourner nos usines.

Le Coq sportif, l’équipementier français des JO en sursis

Le 24 novembre dernier, nous avons tous appris par la presse que la marque le “Coq sportif”, en pleine agonie financière, a été placée en redressement judiciaire.

Derrière l'enseigne de ce fleuron de l'industrie textile français aubois, se cachent des bonimenteurs, aux manettes d'un fonds financier suisse, qui ont abusé des fonds publics français, pour aboutir au final à un véritable désastre social et financier. Après avoir promis monts et merveilles, en échange de l'exclusivité pour les JO de cet été, nous sommes forcés de constater que, bien au contraire, la pérennité de la marque se jouera sur les prochains mois, avant que la liquidation judiciaire ne soit irrémédiablement prononcée par le tribunal de commerce.

Les belles promesses de relocalisation de la Holding Suisse

C’est un véritable scandale que de constater que le fonds financier Suisse AIRESIS, après avoir bénéficié des fonds de la BPI (Banque Publique d’Investissement) et du comité d'organisation de Paris 2024, tout en ayant disposé du Prêt
Garanti par l’Etat, a fait l’impasse sur les belles promesses de relocalisation de l'emploi en France. Pire, il a noyé l’entreprise dans des dettes d’impayés
abyssales, avec des pertes de plus de 28 millions d’euros.

De l'argent public, sans contreparties et sans conditions,

Voilà comment la holding Suisse a conduit l’entreprise en redressement judiciaire, après avoir bien profité de la « générosité » du gouvernement français, qui lui a aveuglement donné de l'argent public, sans contreparties et sans conditions, tout en lui assurant l’attribution des JO d’hiver de 2026.

Face à un tel gâchis, notre Fédération a aussitôt rédigé un communiqué de presse, dès l’annonce de la situation du « Coq sportif ». Après un tel naufrage, il n’est plus acceptable de tolérer les pratiques de ces « holdings » qui détiennent les marques d’exploitation de nos fleurons de l’industrie.

Le THCB CGT exige un audit financier et une solution de reprise pérenne

Dans cette affaire, notre Fédération suggère que le fonds financier soit soumis à un audit financier sur l’usage des fonds octroyés et que la marque redescende dans le périmètre du redressement judiciaire en France. Cela, jusqu’à ce qu’une solution pérenne de reprise de l’entreprise soit trouvée, afin d’éviter la liquidation judiciaire dont les conséquences sur les salariés seraient dramatiques. Malgré la gravité de la situation et la menace qui pèse sur leurs emplois, les salariés ne se sont pas mobilisés pour l’instant.

Et, même si le ministre de l’économie démissionnaire se dit confiant sur la suite des évènements, difficile de le croire sur parole au vue de la situation du pays, notamment concernant l’industrie.


Source  : Journal du THCB décembre 2024


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