Publié le 31/01/2024
Fin janvier, les représentants du personnel de Kalhyge ont appris lors d’un CSE extraordinaire que leur actionnaire principal, la mutuelle nationale hospitalière (MNH) allait vendre le groupe de blanchisserie ainsi que ses 32 établissements.
2847salarié.es devraient être impacté.es par cette cession de la mutuelle MNH. Cette annonce est un véritable coup de tonnerre imprévisible et inattendu, qui risque de faire très à l’emploi et aux droits des salariés. Pourtant d’énormes sacrifices avaient été consentis par les salariés pour que le groupe industriel revienne à l’équilibre financier.
D’énormes sacrifices : APC, pertes de salaires, licenciements
Depuis la prise en main de la stratégie et de la gouvernance en 2015 par la MNH, accord de performance collective, blocage du pouvoir d’achat ou fermetures d’établissements se sont malgré tout jalonnés durant cette décennie. Certes, la mutuelle a mis de l’argent sur la table pendant le COVID mais l’effort des salariés n’a pas été moindre. Les salariés se sont vu imposer perte de salaire d’un côté et licenciement de l’autre.
3 dirigeants en 9 ans
Autant d’efforts et de sacrifices pour pas grand chose en vérité, car la vraie problématique de cette mutuelle aura été qu’elle n’a jamais été en capacité de mettre une direction managériale à la hauteur de l’enjeu pour s’adapter au monde industriel. Pas moins de trois dirigeants avec leurs équipes se sont succédés sans résultat en neuf ans pour mettre en place cette stratégie bancale.
Sans polémiquer, nous devons maintenant regarder l’avenir de ce groupe, tout en faisant assumer à la MNH toutes les responsabilités sociales et financières qui lui incombent.
Anett , désormais actionnaire majoritaire
À l’heure où nous écrivons ce texte, nous n’avons pas encore précisément le périmètre juridique de la nouvelle structure industrielle de Kalhyge après la vente. Étonnement, il semblerait que le groupe Anett (1400 salarié.es/ 23 établissements) et des fonds financiers, français pour la plupart, seraient actionnaires majoritaires à plus de 90 % des parts. La mutuelle resterait dans cette imbroglio juridique avec moins de 5 % de part. Quant à la banque publique d’investissement (BPI), elle serait dans le tour de table mais en position d’observatrice.
Aucun élément n’a encore été donné aux syndicats concernant la répartition des parts avec précision, la stratégie de ce nouveau groupe, ni même les conséquences sociales à court et moyen terme. La seule chose que nous sommes en capacité de dire ouvertement dans ce bricolage industriel, c’est que ce quatrième groupe de blanchisserie Anett est en bien mauvaise posture économique et financière pour reprendre le leadership de ce groupe. D’où cette question principale de bon sens , qui tirera réellement les ficelles et pour le compte de qui ?
Pour la CGT, garantir les emplois et les accords collectifs dans un vrai projet industriel
Face à cet épineux et inquiétant dossier, concernant des milliers de salariés, la fédération THCB va prendre toute sa place au côté du syndicat CGT majoritaire (tract ci-dessous) et des experts qui entoureront ce dossier pour que ce groupe retrouve au plus vite, un vrai projet industriel, garantissant, l’ensemble des emplois, des établissements comme des accords collectifs.
Nous reviendrons plus précisément sur cette cession industrielle dans un prochain journal fédéral.
► Source : Journal du THCB janvier 2024
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