Salaires et retraites : amplifions le rapport de force [Edito]

Publié le 22/10/2022

Les profits des grandes entreprises donnent le tournis

Les profits des grandes entreprises donnent le tournis. Ils proviennent d’abord des marges faites sur les sous-traitants et les faibles salaires, mais aussi des 167 milliards d’€ d’aides publiques annuelles distribuées sans contrôle ni contrepartie. Ce n’est plus acceptable, surtout que ces grands groupes évitent toute participation financière à la vie du pays et vont même jusqu’à cacher leurs butins dans les paradis fiscaux. Ça suffit : au-delà de la nécessaire augmentation des impôts et cotisations, il faut remettre l’ISF ainsi que la « Flat taxe » mais aussi conditionner les aides publiques à l’augmentation des salaires et la diminution du temps de travail.

On s'appauvrit !

Depuis 1 an l’inflation s’emballe, accélérée par la spéculation de ces gros profiteurs de crise qui détruisent la planète. La hausse des prix dépasse les 6%, alors que nos salaires n’ont été revalorisés en moyenne que de 3% : On s’appauvrit ! Pire, pour les produits de première nécessité, c’est + 10 % pour l’alimentation ou encore + 18 % pour l’énergie, et ce n’est pas fini… D’ailleurs, les mêmes qui ont privatisé pour leurs avantages notre service public de l’énergie appellent maintenant au secours pour nationaliser leurs factures de gaz ou d’électricité. A chaque fois, ils privatisent les bénéfices et ne veulent nationaliser que leurs pertes.

Pour ne plus voir nos fiches de paies rognées par l’inflation nous devons regagner l’indexation de tous les salaires sur le SMIC et le coût de la vie comme c’est le cas en Belgique.

Pour ne plus voir nos fiches de paies rognées par l’inflation nous devons regagner l’indexation de tous les salaires sur le SMIC et le coût de la vie comme c’est le cas en Belgique. L’augmentation générale des salaires et du SMIC à 2000€ brut, ainsi que l’indexation des salaires sur les prix, c’est ce que nous avons défendu par centaines de milliers dans toute la France les 29 septembre et 18 octobre, avec plus de grévistes que de manifestant.es ! Les grèves ont permis aux salariés du pétrole d’obliger à la réouverture des négociations et de gagner déjà plus de 5% d’augmentation, tout comme ceux des centrales nucléaires qui ont obtenu 200€ brut de plus par mois. C’est aussi le cas dans bon nombre de nos entreprises du textile ou du cuir et nous devons valoriser ces avancées.

Il faut poursuivre et maintenir la pression dans nos entreprises en demandant la réouverture des NAO pour augmenter les salaires.

Il faut poursuivre et maintenir la pression dans nos entreprises en demandant la réouverture des NAO pour augmenter les salaires. Si la direction d’entreprise ne l’entend pas, faisons d’abord des pétitions pour rassembler le maximum de collègues sur nos revendications et s’ils nous obligent ensuite à la grève, construisons-la en essayant toujours d’élargir au maximum de salarié.es, en s’appuyant sur les journées nationales interprofessionnelles.

Les mêmes qui nous licencient avant 60 ans veulent repousser l’âge de départ à la retraite à 65 !

Ces mobilisations sont aussi utiles pour se préparer à empêcher la contre-réforme des retraites qui n’est souhaitée que par le gouvernement et le Medef. Les mêmes qui nous licencient avant 60 ans veulent repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ! Mais tous les syndicats sont contre le recul de l’âge de départ ou l’allongement de la durée de cotisation. Avec la mobilisation sur les salaires en toile de fond, la grande bataille va commencer pour stopper les reculs et pour gagner qu’aucune retraite complète ne soit en dessous du SMIC.

Nous pouvons gagner en amplifiant le rapport de force pour augmenter les salaires, pas l’âge de départ à la retraite.

Parce qu’ils sont fragiles, le gouvernement et le patronat sont prêts à tout pour préserver leurs intérêts : les gendarmes contre le droit de grève comme ils l’ont fait dans les raffineries ou avec le 49-3 à l’Assemblée nationale, en maintenant l’argent public qui coule à flot pour les dirigeants d’entreprise. Mais la colère dans le pays est importante. Nous pouvons gagner en amplifiant le rapport de force pour augmenter les salaires, pas l’âge de départ à la retraite.

Thomas VACHERON
secrétaire fédéral THCB CGT


Editorial du Journal du THCB octobre 2022


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