Le lundi 12 juillet, au lieu de concentrer son allocution sur la pandémie, la levée des brevets et la nécessité de se vacciner, le président de la République, a rajouté de la défiance en abordant en fin de discours des réformes à venir de l’assurance chômage et de la retraite.
Derrière toute son intervention, se cachait en vérité une posture du combattant, ne lâchant rien sur l’image du réformateur, tout en affirmant l’autorité présidentielle, l’appel au civisme et l’exaltation du patriotisme, quitte à fracturer encore plus la population.
En jouant ainsi de la carotte et du bâton entre personnes vaccinées et non vaccinées, le président a cherché à renforcer sa stature présidentielle mais surtout l’image du candidat bientôt en campagne. Il ne manquait plus que les réformes antisociales à venir pour commencer à égrener son programme !
Bien évidemment, Macron s’obstine sans tirer les enseignements de ses échecs.
Sur le dossier de l’assurance chômage, il pensait pendant son quinquennat passer en force sans l’avis des syndicats. La décision du Conseil d’Etat et la procédure juridique sur le fond de sa réforme, initiée par les organisations syndicales, lui rappellent aujourd’hui encore qu’il fait fausse route en matraquant les chômeurs.
C’est la même chose sur le dossier des retraites. Là, c’étaient les salariés du public comme du privé qui avaient battu le pavé et bloqué le pays plusieurs semaines en 2019 et 2020 pour dire non au travail jusqu’à 65 ans et envoyer cette réforme rétrograde au placard.
Macron revient aujourd’hui amnésique mais déterminé à repasser ses plats une seconde fois ! N’oublions rien, rappelons-lui au moment opportun que les politiques libérales amenant désindustrialisation, réduction des services publics ou destruction de la protection sociale aux profits des assurances privées font aujourd’hui partie « du dégagisme » des Français et ce depuis la crise sanitaire.
Maurad Rabhi
Secrétaire général CGT THCB
►► Source : Journal du THCB juillet 2021
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