Un petit dysfonctionnement d’une vanne de soude se déversant, par intermittence, dans un ruisseau le long de l’entreprise, aura mis le feu aux poudres chez Spontex.
Les services municipaux alertés par quelques riverains qui cultivaient leurs jardins, n’ont rien trouvé de mieux que de s’étendre dans la presse locale, par une déclaration de la Maire de Beauvais. Il est vrai qu’agiter l’étendard de l’environnement pour une élue à la veille d’élections municipales, peut rapporter des voix.
La déclaration du Maire exigeant même l’arrêt temporaire de l’entreprise, a été perçue, par les autorités et les riverains, comme un incident grave. Il n’en fallait pas plus pour que les services préfectoraux dépêchent sur place les services de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) pour mesurer le niveau de pollution dans le Ru Saint Nicolas qui longe l’entreprise. A cela s’est ajoutée une plainte déposée par l’association de protection de l’environnement du beauvaisis (le ROSO).
Tout ce vacarme local a poussé la presse nationale à en parler. Et bien évidemment, pour se couvrir, tenez-vous bien, c’est la ministre de l’Environnement, elle-même, qui a convoqué la direction de Spontex pour des explications.
Après 15 jours d’arrêt forcé de l’usine, le syndicat CGT, avec les salariés, a haussé le ton, pour remettre à sa juste valeur cet incident professionnel et demander un redémarrage rapide de l’entreprise.
Il est vrai que si nous évaluons les accidents environnementaux avec la grille nationale des évènements pour l’environnement, échelle partant de 1 (anomalie) au niveau 7 (accident majeur), le problème de Spontex n’atteint même pas le niveau 1.
Après avoir réparé la vanne défaillante, les services de l’état ont autorisé une reprise de l’entreprise, mais imposent un diagnostic complet des réseaux de l’entreprise et exigent la remise en état de tous les caniveaux.
La fédération rappelle à tous ses syndicats que les questions environnementales vont prendre autant d’importance que les problèmes d’emploi. C’est pourquoi elle invite l’ensemble de ses syndicats THCB à exiger des directions d’entreprises, d’investir pour des productions propres, respectueuses de l’environnement que ce soit sur l’eau ou l’air qu’elles rejettent, tout comme des déchets qu’elles produisent.