Publié le 26/10/2023
Depuis plusieurs mois, la situation économique de Toray/ films Europe dans le département de l’Ain (01 )est inquiétante. Face à la baisse de marché du film polyester et aluminium, la stratégie industrielle du groupe japonais devient de plus en plus hasardeuse et confuse. Il en découle beaucoup d’inquiétude, d’angoisse et de démotivation pour les 380 salariés de Saint-Maurice de Beynost.
La crise de l’énergie en 2022 et les surstocks de films d’aluminium et de polyester par de nombreux clients ont eu comme conséquence de faire dégringoler le marché.
Pire, pour reconquérir des parts de marché, certains concurrents basés dans des pays comme l’Inde, la Turquie ou la Chine n’ont pas hésité à casser les prix durant toute l’année 2023. Et pour ne rien arranger à la situation de Toray films Europe, un de ses plus gros clients, le groupe Armor Industrie, localisé à Nantes pourrait quitter le marché du film pour se repositionner sur d’autres créneaux plus porteur.
Le projet de granulés plastique totalement recyclables (PET) doit déboucher sur du concret
Tout cela rend la situation de l’emploi préoccupante dans cette entreprise . Ce n’est pas l’activité partielle longue durée ( APLD) qui pourra régler à elle seule ce problème stratégique. C’est par des choix industriels courageux et des financements pour l’investissement que les problèmes se régleront. Il devient donc urgent que les Japonais investissent sur le nouveau projet industriel si on veut préserver l’emploi à moyen terme. Le projet de granulés plastique totalement recyclable (PET), testé dans une usine pilote japonaise depuis plusieurs années pour le site de Toray film Europe pour diminuer les coûts de matière première doit rapidement prendre une nouvelle tournure. Le tour de table financier autour de ce projet entre Toray, la BPI , et Axens doit maintenant s’accélérer et déboucher sur du concret.
Le syndicat CGT va lancer une expertise et si besoin user de son droit d’alerte
Le syndicat CGT et la fédération THCB ne vont pas rester spectateurs très longtemps. D’autant plus, si le groupe japonais n’envoie pas des signaux plus positifs et plus d’espoir pour les salariés. Nous pensons même que l’annonce faite lors du dernier CSE de mettre définitivement à l’arrêt deux machines de film polyester en 2024 et 2025 tout en assurant aucune perspective d’avenir pour une cinquantaine de salariés, est une provocation supplémentaire.
Il ne suffira pas de dire que les salariés auront une reconversion interne sur le nouveau projet ! Le syndicat CGT va très prochainement exiger des comptes avec ses experts et son avocat, et lancer si nécessaire un droit d’alerte pour comprendre l’orientation et la stratégie bancale de ce groupe.
Des aides publiques en contrepartie du maintien de l’emploi ! Davantage de démocratie dans l’entreprise !
Quant à la fédération , elle va saisir rapidement le conseil national de l’industrie (CNI) par son représentant confédéral CGT. L’objectif étant de demander à la BPI , l’évolution de ce projet , de conditionner les aides publiques mis dans ce dossier en contrepartie d’aucune suppression d’emploi et d’exiger des actionnaires de Toray plus de transparence aux élus du personnel ainsi que plus de dynamisme pour concrétiser la pérennité de cette entreprise .
Nous reviendrons prochainement pour vous informer des suites et de l’avenir de ce site .
► Source : Journal du THCB octobre 2023
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