Publié le 22/10/2022
Depuis plusieurs décennies, la mondialisation, comme la globalisation de l’économie ont fait des ravages dans l’industrie européenne, mais aussi fortement dégradé l’écosystème et pollué l’environnement de la planète. Nos secteurs professionnels en sont l’illustration parfaite d’un capitalisme sauvage aux bénéfices de quelques grandes multinationales. Pourtant, lorsque nos secteurs professionnels ont commencé à délocaliser massivement dans les années 1980, suite à l’adaptation des règles de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), les dirigeants politiques expliquaient aux syndicalistes et à l’opinion publique que c’était principalement pour élever le niveau de vie de la population mondiale.
40 ans plus tard, la majorité des salariés asiatiques ou africains restent toujours aussi pauvres et exploités. Pire, ces pays lointains en développement économique ont permis aux multinationales comme à leurs sous-traitants d’exploiter sans scrupule une main-d'œuvre payée à coup de « roupies », et multipliant pollution des eaux, de l’air, tout en amplifiant fortement les transports maritimes, routiers et aériens pour acheminer leurs cargaisons de marchandises vers l’Europe.
C’est dernièrement que les consciences ont évolué. La désorganisation de nos chaînes de valeur pendant le Covid, la multiplication des aléas climatiques à cause de la forte augmentation des gaz à effet de serre, ou encore l’inflation galopante actuellement suite à l’invasion russe sur l’Ukraine nécessitent que l’Europe protège mieux nos emplois, nos industries, nos entreprises et notre marché. Les grandes nations industrielles comme les États-Unis ou la Chine protègent leurs entreprises et leur marché avec des mesures protectionnistes qui ne respectent en aucun cas les règles de l’OMC.
Il devient urgent de relocaliser l’activité industrielle. Pour sauver la planète et nos emplois, l’opulence financière des multinationales n’a plus sa place.
Il est urgent de changer la politique économique libérale mise en œuvre par nos dirigeants européens et de stopper rapidement la distorsion de concurrence entre pays de l’Europe (Allemagne, Portugal, Espagne, France). La solution se situe plutôt vers une taxation à nos frontières des productions extérieures à nos marchés, sur l’harmonisation de la fiscalité et des normes sociales entre travailleurs européens, ainsi que sur le contrôle des aides publiques entre entreprises européennes.
Notre congrès fédéral THCB à la Palmyre en juin dernier, le revendiquait dans sa résolution industrie en proposant une taxe carbone ou une taxe transport à nos frontières. Il devient urgent de relocaliser l’activité industrielle, protéger nos entreprises et développer le commerce sur des circuits courts. L’opulence financière des multinationales n’a plus sa place pour sauver la planète et nos emplois.
Maurad RABHI
Secrétaire général
Editorial du journal de la Fédération THCB, novembre 2022
Crédit photo : Bapoushoo