Eminence est une entreprise textile implantée dans le Gard depuis 70 ans qui produit essentiellement des sous-vêtements pour homme.
Suite aux délocalisations, il reste moins de 500 salarié.e.s sur les 2 sites près de Nîmes. Ces dernières années l’équipe CGT s’est étoffée en alliant expérience et travail du quotidien, ce qui lui a permis d’être très majoritaire dans le groupe aux dernières élections, avec même un 78% dans le collège ouvriers/employés !
C’est avec une ligne de conduite équilibrée qui peut se résumer à « on ne veut pas tout, mais on ne veut pas rien du tout » que s’étaient engagées les NAO de fin 2019. Malgré des arguments solides, chiffrés et étayés, la direction n’a répondu quasiment que par la négative en acceptant un seul 0,6%, soit, au vu de l’inflation, près de 1% de perte de pouvoir d’achat pour les salariés déjà faiblement rémunérés… Le manque de dialogue de la part de la direction a continué avec, par exemple, la symbolique suppression de tickets restaurants le jour du repas de noël…
Malgré les alertes des élu.e.s des différentes organisations syndicales, le travail remarquable et remarqué des salariés de ces vêtements de qualité, rien n’y faisait. L’impression était que seul le nouvel actionnaire, le groupe Delta Galil Industries, était entendu, jamais celles et ceux qui font la richesse de cette belle entreprise.
Oui, les salarié.e.s comme la CGT, sont attaché.e.s à leur entreprise, à leur marque, à leurs produits de qualité fabriqués localement
Puis vint la crise du Covid, où plus de 100 salarié.e.s ont fait le choix de continuer à travailler, en horaires décalés, débutant souvent à 4h du matin afin de fabriquer des masques dont la population avait tant besoin. Suite aux échanges avec la direction, dans une situation stressante et perturbante, les salarié.e.s avaient compris que comme l’activité partielle était prise en charge à 100% par l’Etat pour les employeurs, ceux-ci compléteraient les 16% manquant aux faibles revenus des employé.e.s. Par ailleurs, une prime symbolique de 50 € par semaine pour celles et ceux qui prenaient les risques de travailler a été légitimement demandée. Une fin de non-recevoir a été adressée en guise de remerciement… En colère, les salariés et leurs représentants ont distribué dans l’unité syndicale, FO et CGT, sous forme de tract, leurs cohérentes demandes pour alerter une nouvelle fois la direction, qui répondait toujours par la négative. Le document, qui ne fait que relater les éléments, a été transmis à la presse qui s’en est fait l’écho et auquel la direction a jugé nécessaire de faire un droit de réponse.
La question n’est pas de savoir qui aura le dernier mot, mais plutôt qu’à force de ne pas écouter les salarié.e.s on finit par ne plus entendre personne, y compris lorsqu’on chronomètre la production de masques chez des personnels dévoués qui ne cherchent qu’à être utiles pour l’intérêt de leur entreprise et de la population.
Oui, les salarié.e.s comme la CGT, sont attaché.e.s à leur entreprise, à leur marque, à leurs produits de qualités fabriqués localement, plus que beaucoup de dirigeants qui changent d’entreprises comme de chemises. Il faut maintenant que la direction réponde favorablement aux revendications des salarié.e.s, tant sur les salaires que sur les emplois.
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