Une doctrine pernicieuse

L’heure des comptes a sonné !

Après avoir sorti de son chapeau un grand débat national pour tenter d’asphyxier la mobilisation des gilets jaunes, le président s’expose de nouveau avec ses mesures ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que les premières annonces fuitées volontairement par le gouvernement, ont de quoi nous déranger, voire nous inquiéter sérieusement sur l’orientation politique recherchée…

Que cherche le président lorsqu’il propose que les français doivent travailler plus ?

A la demande du Figaro et de France Info, l’institut de sondage Odoxa a cherché à savoir la position des français. La réponse ne s’est pas faite attendre : 70 % des français interrogés sont contre l’idée de reporter l’âge de départ à la retraite, 78 % sont contre la suppression d’un ou deux jours fériés, plus mesurés, 50% sont contre de revenir sur les 35 heures hebdomadaires. Enfin, toujours dans ce même sondage, 76 % des personnes interrogées souhaitent la remise en place de l’impôt sur la fortune.

La "prime Macron" ne doit pas se substituer aux augmentations de salaires !

Tout aussi inquiétant, Macron propose de pérenniser l’exonération de cotisations sociales et fiscales de la prime de fin d’année mise en place en décembre. On pourrait se satisfaire de cette mesure, à condition toutefois que la prime en question ne vienne pas se substituer aux augmentations de salaires à venir. Or, de ce point de vue l’expérience de cet hiver n’est pas forcément concluante.

Les salariés ne perçoivent pas d'avantage d'argent, en revanche l'employeur réalise des économies !

Ainsi, les 660 salariés des Ateliers d’Armançon du groupe Auguste Thomas, par exemple, même après 3 jours de grève, ont eu 0 % d’augmentation de salaire lors des NAO, mais en compensation ils ont eu 100 € de « prime Macron ». Dans ces conditions, la mesure s’apparente à un trompe-l’oeil, puisque les salariés ne perçoivent pas davantage d’argent. En revanche, l’employeur réalise des économies non négligeables sur le dos du système de protection sociale, par le biais des exonérations de cotisations.

Si le gouvernement veut véritablement doper le pouvoir d'achat, il faut augmenter le SMIC !

Si le gouvernement veut véritablement doper le pouvoir d’achat des salariés, la meilleure solution consiste encore, comme le préconise la CGT depuis longtemps, à augmenter le Smic et, par ricochet, l’ensemble des grilles de salaires.

Maurad RHABI
secrétaire général
Editorial journal THCB avril 2019