Pour nos droits et nos emplois : développons la CGT pour être encore plus forts [Edito]

Publié le 23/10/2024

La vieille « politique de l’offre », variante du « ruissellement », est une catastrophe sociale et économique. Elle consiste à faire des cadeaux fiscaux aux grands groupes et aux plus riches pour, ensuite, espérer d’eux qu’ils soient charitables et acceptent de donner des miettes aux salarié·es.

Ça ne fonctionne pas : les 1 000 milliards d’€ supplémentaires accumulés par les 500 plus grandes fortunes françaises proviennent justement de ces cadeaux, et de l’autre côté on continue de subir le blocage de nos salaires et de nos pensions, la hausse des prix au supermarché ou encore la diminution du financement de nos services publics avec des élèves sans enseignants ou des malades sans soignants.

Ce n’est plus possible, les salarié·es ont déjà payé !

En plus de vouloir revenir sur l’âge de la retraite à 64 ans, la très grande majorité de la population souhaite que les aides aux grandes entreprises et aux plus aisés soient supprimées et qu’ils rendent une partie de leurs gigantesques profits faits sur notre travail. Mais le gouvernement minoritaire veut nous imposer une nouvelle cure brutale d’austérité pour préserver les privilèges des plus fortunés. Ce n’est plus possible, les salarié·es ont déjà payé !

Nous sommes notamment inquiets dans nos branches professionnelles où depuis des années les bénéfices des donneurs d’ordre ont été faits au détriment des conditions de travail et des sous-traitants. Et quand les résultats sont moins colossaux, c’est la double peine pour les salariés avec des congés payés imposés pour une organisation du temps de travail encore dégradée et du chantage à l’emploi.

Partout c’est le profit à tout prix

Partout c’est le profit à tout prix. A l’inverse des discours sur la réindustrialisation, on ferme nos usines de chaussure ou de textile pour aller faire de l’argent dans d’autres secteurs, quelles que soient les conséquences pour l’avenir des outils industriels, des territoires et des travailleurs…

Contre la fermeture de nos usines et de nos écoles, la CGT fait des propositions

Contre la fermeture de nos usines et de nos écoles, la CGT fait des propositions pour mettre à contribution ceux qui ont trop, en ciblant de nouvelles recettes car ce n’est pas aux salarié·es de payer la dette des plus aisés : remettre l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) pour les millionnaires, la flat Tax et l’exit Tax pour les actionnaires. Il faut sortir des 175 milliards d’€ annuels d’aides publiques aux entreprises privées, sans contrôle ni contrepartie : stopper le cercle vicieux des exonérations de cotisations en « resocialisant » les salaires à commencer par le SMIC : aujourd’hui c’est l’inverse, plus les salaires sont bas, plus les exonérations de cotisations sont hautes, ce qui donne un intérêt supplémentaire aux employeurs de payer encore moins bien les salariés.

La France est la 2ème économie européenne mais a seulement le 6ème SMIC d’Europe

La France est la 2ème économie européenne mais a seulement le 6ème SMIC d’Europe. Plus de 50% des richesses créées dans le pays (PIB) dépendent de la consommation de la population. L’urgence c’est d’augmenter nos salaires pour vivre mieux, ce qui relancera la consommation et la production.

Nous voulons relocaliser la production

Une partie de ce qui est consommé ici doit être produit ici ! Nous voulons relocaliser la production avec un cahier des charges public du « made in France » qui impose aux branches patronales d’éclairer les travailleurs-consommateurs. Dans cette continuité, pour nos industries, nous porterons une loi qui impose des critères sociaux et environnementaux dans une partie de la commande publique et de la conditionnalité sur les aides.

C’est ce que nous défendons avec la Confédération Syndicale Internationale et Européenne (CSI et CES), comme dans les ministères… c’est ce que nous revendiquons dans nos branches professionnelles comme dans nos usines.

C’est grâce à ses syndiqué·es que la CGT peut peser

Dans nos entreprises et au-delà, c’est grâce à ses syndiqué·es que la CGT peut peser sur les choix des patrons et du gouvernement. Il faut continuer à organiser les salarié·es avec leur syndicat pour que partout et à tous les niveaux, nous soyons plus forts encore !

Thomas VACHERON  X(Twitter)
Secrétaire fédéral
Editorial du journal de la Fédération THCB CGT, octobre 2024
Crédit photo : Bapoushoo


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