Publié le 26/04/2022
« Aux primes d’aujourd’hui qui sont la déprime de demain », les syndicats CGT préfèrent revendiquer aux Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) l’amélioration des salaires : car c’est du pouvoir d’achat pour aujourd’hui (salaire net) et pour demain (salaire brut) en cas de maladie, chômage, maternité, invalidité et pour améliorer nos retraites.
« tout augmente, le carburant, l’alimentation… ainsi que le prix de vente des sacs Vuitton… et nos salaires ? »
Les délégués de Sofama expliquent bien la situation dans leur tract : « tout augmente, le carburant, l’alimentation… ainsi que le prix de vente des sacs Vuitton… et nos salaires ? » Dans ce secteur de la maroquinerie de luxe, qui génère des profits par milliards pour les actionnaires des donneurs d’ordre, les salariés réclament leur dû. Chez Vuitton, un accord temps de travail signé par le syndicat majoritaire CFTC qui dégrade les conditions de travail avait entrainé une journée de grève qui avait fait du bruit. Les travailleurs de ce groupe ont ensuite bénéficié d’environ 150€ brut de plus par mois ainsi que d’énormes primes.
Les salariés de la sous-traitance veulent aussi de la reconnaissance !
Chez MMD (groupe TOLOMEI), il fallut un débrayage des salariés de ce sous-traitant Vuitton, pour que la direction revoit sa position.
Dans cette entreprise de la Drome où la CGT est majoritaire grâce à sa présence dans le 1er et le 2ème collège, les négociation ont été tendues. Après plusieurs années de très faibles augmentations, la proposition de la direction n’était pas à la hauteur des besoins des salariés et de l’inflation, ni du travail réalisé dans les ateliers.
Les délégués CGT et CFDT ont porté haut et fort dans l’unité les revendications des maroquiniers mais l’employeur n’a pas voulu entendre.
Comme souvent, c’est l’entêtement des directions qui a conduit les salariés à faire un débrayage pour qu’une proposition plus correcte soit trouvée. Même les salariés du 2ème collège ont fait 2 heures de grève pour ne pas être oubliés !
Après la validation par les salariés de la nouvelle proposition, les syndicats CGT et CFDT ont signé l’accord NAO avec :
- 80 euros brut d’augmentation générale pour tous les ouvriers et employés + 27 000 euros de prime individuelle à repartir
- 50 euros brut d’Augmentation Générale pour les TAM (Techniciens, Agents de Maitrise) + 1,3 % d’Augmentation Individuelle
- Une prime transport pour tous les salariés de 200 euros
Les délégués CGT peuvent être fiers du résultat obtenu grâce à la pression des salariés. Il faut maintenant transformer l’essai en proposant à leurs collègues de se syndiquer : pas de droit sans syndicat, pas de syndicat sans syndiqués !
LADM (groupe Sofama) : en tout, 120 € Brut de plus pour toutes et tous !
Dans cette entreprise de maroquinerie sous-traitante Vuitton, la nouvelle équipe CGT a pris la suite de celle qui avait mené la lutte victorieuse contre les licenciements des Lejaby à Yssingeaux il y a 10 ans.
En octobre dernier, suite à l’annonce de l’augmentation automatique du SMIC de 35€, qui n’était donc pas une faveur du gouvernement mais un droit prévu par le Code du travail, les délégué.es CGT avaient demandé la réouverture des NAO 2021 après celles qui avaient eu lieu en mars. La direction avait d’abord refusé de rouvrir les négociations mais avait finalement accepté une augmentation de 35€ brut de plus par mois des salariés.
Lors des NAO du printemps, la même revendication que chez leur donneur d’ordre : 150 €
Aux NAO de ce printemps 2022, les délégués de Haute Loire ont d’abord porté la même revendication que chez leur donneur d’ordre, soit 150€ brut de plus mois. Dans leur demande NAO, figurait la suppression de la prime de présence de 80 € en l’intégrant dans leurs salaires. Les élus étaient contre la mise en place de cette prime d’assiduité car les modalités d’obtention poussaient à faire venir à l’usine les salariés, parfois même en prenant des risques pour leur santé et celle des autres. On a vu dans certains sites des salariés qui se sont rendus au travail alors qu’ils étaient malades car ils avaient besoin de la prime pour boucler la fin du mois !
Une pétition auprès des salariés
Après plusieurs négociations, la direction acceptait que la moitié de la prime soit intégrée dans le salaire mais ne concédait qu’une très faible augmentation. Poussés par les salariés, les délégués CGT ont porté leur revendication de 120 € brut de plus pour tous en organisant une pétition. Sur les 146 ouvriers présents au moment où la pétition a circulé, 144 l’avaient signée ! La quasi-totalité souhaitait même faire grève si la direction n’entendait pas leur demande.
Grâce à l’appui de tous les salariés, 80€ d’AG, prime de présentéisme revue à 40 €, le tout rétroactif au 1er mars
Après une 4 ème réunion de NAO demandée par la CGT, la direction a revu sa position. Grâce à l’appui de tous les salariés, les délégués ont obtenu 80 € brut d’augmentation générale des salaires pour toutes et tous ainsi que la prime de présentéisme revue à 40 € par mois, le tout rétroactif au 1er mars. Cette augmentation est bien sûr aussi incluse dans le 13ème mois qui existe depuis la reprise de l’usine.
En 6 mois ce sont en tout 155 € brut de plus par mois regagné par les salariés. Dans ce secteur qui engrange beaucoup de profit, ces avancées conséquentes sont le fruit d’un travail syndical où la section CGT s’appuie sur tous les élus, tous les syndiqués et fait le lien permanent par des tracts sur les panneaux syndicaux ou leur site internet pour informer les salariés. A chaque négociation importante, après avoir été informés, les salariés sont consultés. Leurs collègues mesurent bien l’efficacité de la démarche car la CGT est élue dans l’entreprise par vote électronique des 1er et 2ème collège à plus de 90 % aux dernières élections CSE !
Pratiquer le syndicalisme majoritaire avec le plus grand nombre de salariés : la clé pour gagner des avancées
Sur les propositions, les consultations, les élections, les pétitions ou les actions, c’est à chaque étape cette pratique syndicale majoritaire, cherchant toujours à élargir vers le plus grand nombre de salariés pour gagner en rapport de force, qui est la clé pour gagner des avancées.
- Vuitton : grève pour les conditions de travail et les salaires
- Grâce aux syndicats, encore des NAO favorables aux salariés !