Marck & Balsan : relocaliser pour développer les emplois dans l’habillement

Le regroupement d’une dizaine de sites et entités de production a abouti en janvier 2021 à la création du groupe d’habillement Marck et Balsan qui compte près de 500 salarié.es. Le savoir-faire reconnu de ses employés est la clé de voûte de cette société qui confectionne des équipements de protection individuelle, des vêtements d’entreprises ainsi que des uniformes pour les agents de la fonction publique ou des forces de sécurité. Leur « fashion week » ce sont les uniformes des grandes écoles au défilé du 14 Juillet...

La CGT est présente dans plus de la moitié des usines et majoritaire dans les CSE d’établissements comme au Central depuis le 29 mars. Le lendemain, tous les CSE d’établissements ont été convoqués dans la journée à des réunions extraordinaires pour une information et une consultation concernant la réorganisation de la logistique couplée à une Rupture Conventionnelle Collective (RCC) qui concerne des dizaines de personnes. La direction demandait aux élus de rendre leur avis dans la semaine suivante !

Rupture Conventionnelle Collective (RCC) : les déléguées CGT conditionnent leur signature à des mesures sociales

Rigoureuses et solidaires, les déléguées CGT ont fait preuve d’intelligence en obligeant d’abord l’application du droit pour repousser aux 30 jours légaux le rendu de la consultation. Elles ont ensuite cherché à comprendre le détail du projet afin de pouvoir le faire évoluer. Elles ont réussi à dialoguer avec la direction pour avoir le détail de la réorganisation concernant la diminution des coûts de transports de marchandises et l’impact sur l’emploi en consultant aussi l’expertise patronale. Elles ont enfin affiné leurs revendications sur l’emploi en défendant la relocalisation des productions sur les différents sites ainsi que le reclassement des salariés impactés par les réorganisations sur leur lieu de travail.

L’entreprise n’étant pas en difficulté, elle ne peut passer par un PSE. La seule solution est une Rupture Conventionnelle Collective (RCC) conditionnée à un accord d’entreprise. Forte de ses propositions, la délégation CGT conditionne une hypothétique signature à des contreparties pour les salariés et des engagements en termes d’emplois et de production en France.

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C’est ce qu’elles ont décliné sur leurs tracts et panneaux syndicaux pour informer et avoir l’appui des salariés. Elles se réservent le droit de désigner une expertise économique et sociale indépendante pour avoir des éléments complémentaires sur la situation précise de l’entreprise.

Subventions ou commandes publiques : la CGT THCB revendique la relocalisation de la production, la transparence entre donneurs d’ordre et sous-traitants, des engagements sur l’emploi.

Cette société est labélisée « entreprise du patrimoine vivant » qui valorise les savoir-faire industriels jugés comme d'excellence ce qui lui permet par ailleurs de bénéficier d’aides fiscales supplémentaires. Pour les subventions publiques, comme pour les commandes des collectivités ou des entreprises nationales, la CGT revendique des critères de relocalisation de la production, de transparence entre donneurs d’ordre et sous-traitants ainsi que d’engagements réels de création d’emplois.

Une lettre ministérielle de mission

Ces propositions que la CGT porte depuis de nombreuses années ont maintenant un écho favorable dans la population. C’est aussi ce qui conduit le gouvernement à en reprendre quelques-unes, dans les discours au moins. Une lettre de mission (voir ci-dessous), dans laquelle plusieurs de ces sujets sont repris, a été adressée au commissaire de France Stratégie (institution rattachée au 1er ministre) signée par les ministres de la transition écologique, du travail et de l’économie. Les thèmes listés ne concernent rien de moins que “l'emploi, l'organisation du travail, la santé-sécurité, le dialogue social, la formation, la lutte contre la corruption, les relations fournisseurs sous-traitants”. La fédération THCB regardera de près et défendra ses propositions sur ces sujets.

Pour des raisons sociales comme environnementales, il n’est plus acceptable que l’argent public, par la commande ou la subvention, accompagne sans critère ni regard les choix de délocalisations faits par les directions d’entreprises.
 


►► Source : Journal du THCB avril 2021


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