Au tout début de son investiture à la présidence de la République, Macron avait vendu à l’opinion deux réformes (fiscales) aux Français. L’une sur la fiscalité des entreprises (Flat-tax), l’autre sur la réforme de l’impôt sur la fortune. Deux réformes contestées par les syndicats, plusieurs partis politiques et une large partie des français qui dénonçaient une part trop belle aux plus fortunés de la société française.
C’est là que le Président a mouillé sa chemise et a entourloupé sa majorité avec sa fumeuse théorie du ruissellement : redonner aux très riches, arrêter de les taxer pour que ceux-ci puissent irriguer plus fortement l’économie française. Une évidence selon le Président, qui, fort de ces certitudes s’était engagé à évaluer sa réforme fiscale du capital tous les ans.
Le bouclier fiscal Macron (suppression de l’ISF, flat-tax) n’a profité qu’aux très riches et aux actionnaires. AUCUN effet sur l’investissement, les salaires ou l’emploi dans nos entreprises et un accroissement des inégalités. A quand un bouclier social ?
Publié mi-octobre, le troisième rapport de France stratégie, organisme d’évaluation, rattaché à Matignon, est sans ambigüité ! Cette réforme de la fiscalité du capital a profité aux actionnaires. Ce rapport confirme que 39 000 foyers les plus fortunés ont perçu une augmentation de dividende de 24 milliards d’euros par le fisc. Comble de l’ironie, 310 foyers se sont même vus restituer plus de 1 million d’euros chacun, avec cette réforme ! Les conclusions sont cinglantes, aucun effet sur l’investissement, les salaires ou l’emploi dans nos entreprises. Pire, le rapport pointe que le ruissellement s’est opéré dans la consommation de Luxe, l’immobilier, bref, vers l’investissement improductif « du capitalisme contemporain ».
La messe est dite, cette réforme n’a rien fait d’autre que d’accroitre les inégalités entre français. Cette réforme, initiée pour les riches, s’apparente bien à un désastre économique et social pour nos industries et nos
services publics. Cette majorité « godillot » se grandirait de revoir en urgence cette réforme fiscale après cette évaluation acerbe. De même, garantir un bouclier social aux personnes les plus fragiles permettrait de réduire considérablement les fractures dans la société française.
La cohésion sociale d’un pays nécessite des réformes justes. Quant à notre Président, il lui revient maintenant de savoir si c’est le Président de tous les Français ou d’une caste ?
Maurad Rabhi
Secrétaire général
► Source : Editorial du Journal du THCB octobre 2021
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