L’agonie de Bergère de France !

Publié le 23/10/2024

L’une des dernières filatures industrielles de laine en France à Bar-le-Duc (Meuse) est de nouveau passée mi-octobre sous les fourches caudines du tribunal de commerce.

Quinze ans d’une lente agonie sur fond de guerre ouverte entre les deux fils de la famille Petit aura suffi à amener la faillite de cette entreprise. Il est vrai que la cession de la société à parts égales par le fondateur entre ses deux enfants en 2010 a été catastrophique et mortifère.

Des centaines d’emplois détruits par des frères ennemis incompétents

Les salarié.es, otages d’un conflit fratricide avec de multiples procès entre frères, ont subi les conséquences et les erreurs stratégiques d’héritiers incompétents ! Le résultat est sans appel. L’emploi s’est désagrégé jusqu’à la fin ! De quatre cents salarié.es dans les années 2010, à 138 salarié.es lors de l’annonce de la liquidation judiciaire ce 18 octobre 2024. Un désastre !

Vers une scoop pour 50 salarié.es ? mais au prix de sacrifices et de précarité

Le tribunal qui vient de prononcer la liquidation judiciaire laisse malgré tout une petite lueur d’espoir avec la création d’une société coopérative et participative (Scoop). Ce projet autour d’une cinquantaine de salariées pourrait permettre à cette nouvelle société de produire et vendre sous la marque « Bergère de France ».

Autre chose est le volet social ! Les salariés qui accepteront l’aventure devront céder 15 % de leurs primes de licenciements et accepter de perdre le bénéfice de leurs droits ouverts à l’assurance chômage afin de tout reverser à la Scoop. Tous seront réembauchés dans un mois avec un contrat de travail sans ancienneté et sans accord collectif. Ce montage serait nécessaire pour alimenter une trésorerie de redémarrage.

Cette situation sociale plus que précaire ne peut pas avoir la faveur de notre fédération et ce, même si nous pouvons comprendre le désarroi des salarié.es et du syndicat à vouloir envers et contre tout préserver l’emploi dans un département sinistré.


Source  : Journal du THCB oct 2024


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