Bangladesh: les ouvrier.ères du textile en lutte !

Publié le 28/11/2023

Ce n’est pas la première fois que les salarié.es de l’industrie du textile bangladais descendent dans les rues, pour réclamer de meilleurs salaires, de meilleures conditions de travail et une vie décente permettant de faire vivre leurs familles.

Il est vrai que les 4 millions de travailleurs sont pour la plupart exploités avec des salaires de misère, dont le minimum s’élevait à à peine à 75 € par mois, alors que ces mêmes salarié.es travaillent pour les plus grandes marques mondiales H&M, Levis, Zara, décathlon, Gap, Walmart, Décathlon , Marks&Spencer etc.

Tout aussi honteux et scandaleux, est la réponse apportée par le pouvoir politique. En effet, la première ministre du pays qui briguera un cinquième mandat le 7 janvier 2024 a refusé, catégoriquement toute hausse du salaire. Pire, sa seule réponse aux centaines de milliers de salarié.es en lutte, aura été d’envoyer la police et des groupes paramilitaires pour mater les manifestants. Pitoyable !

Au final, ce sont des centaines d’usines du textile à l’arrêt, des manifestations montres et subissant des violences de la police, quatre morts, des centaines de blessés et des dizaines de syndicalistes emprisonnés.

Dans ce bras de fer, la fédération syndicale des ateliers de confection (NGWF), représentée par son président Amirul Haque Amine réclamait quasiment le triplement des salaires. Cette revendication se justifiait suite aux fermetures sauvages des entreprises pendant des mois sans aucun revenu après la pandémie et au contexte inflationniste qui a suivi. Elle n’a pas pu être totalement entendue : le patronat et le gouvernement ont fini par céder, après trois semaines de grève, 56 % d’augmentation, soit 106 € pour le salaire de base.

A l'inverse de la concurrence et de la division entre les travailleurs organisées par les employeurs, la solidarité et l'amélioration des droits et de la vie là-bas, c'est permettre d'améliorer nos vies et nos droits ici aussi.

Une victoire de la rue qui aurait pu être beaucoup plus conséquente si les donneurs d’ordres européens, chinois ou américains avaient contraint un peu plus les fournisseurs locaux à payer décemment les ouvrier.ères… Dix ans après la tragédie de l’usine textile (Rana Plaza), tuant plus de 1.100 personnes dans l’effondrement d’un bâtiment, les grandes entreprises occidentales n’ont toujours rien compris sur leurs responsabilités sociales et continuent régulièrement à exploiter avec autant d’acharnement les salariés à l’autre bout du monde pour mieux s’enrichir.

La fédération THCB, la confédération CGT ainsi qu'Industriall qui regroupent toutes les organisations syndicales de nos professions dans le monde, apportent leur soutien à la lutte des salarié.es du textile au Bangladesh. A l'inverse de la concurrence et de la division entre les travailleurs organisées par les employeurs, la solidarité et l'amélioration des droits et de la vie la bas, c'est permettre d'améliorer nos vies et nos droits ici aussi.


Source  : Journal du THCB novembre 2023


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