10 ans du Rana Plaza : dix ans de profits pour les multinationales, dix ans de luttes pour les travailleur·ses

Mis à jour le 28/05/2023

Le 24 avril 2013, près de Dacca, capitale du Bangladesh, les huit étages du Rana Plaza, temple de l’industrie du textile, s’effondraient. Emportant la vie de plus de 1000 travailleur.ses, blessant gravement 2000 autres présent.es dans l’usine, cet évènement constitue l’une des pires catastrophes industrielles au monde. Dix ans après, les conditions ayant conduit au drame perdurent et les réponses politiques et juridiques sont encore trop timides.

Les origines de la catastrophe :

Alors que le bâtiment du Rana Plaza était conçu pour être de plain-pied, le propriétaire du bâtiment, soucieux d’amplifier ses profits tout en offrant aux donneurs d’ordre des prix toujours plus avantageux, fit construire successivement un, puis deux, puis sept étages supplémentaires ! La construction du 8ème et le début du 9ème fit s’écraser le bâtiment sur les travailleurs comme un château de cartes. Plus de cent dix-sept marques textiles multinationales y faisaient fabriquer leur production.

Les réactions face à la catastrophe :

La CGT a immédiatement apporté son soutien et sa solidarité matérielle et financière aux victimes. Cette solidarité continue, de très nombreuses victimes n’étant toujours pas indemnisées avec des marques occidentales refusant toujours de reconnaître leur responsabilité en tant que donneuse d’ordre. La CGT, avec d’autres organisations syndicales et associations, a ensuite travaillé à l’élaboration d’une loi visant à encadrer les responsabilités des entreprises donneuses d’ordres sur l’ensemble des chaînes de valeur. Mise sous pression, la France a fini par voter en 2017 une loi sur « le devoir de vigilance » des multinationales. Cette loi reste très en deçà des attentes et des exigences car trop imprécise et surtout sans caractère contraignant. Elle représente néanmoins une forme d’avancée face à l’impunité des multinationales, mais doit être profondément améliorée pour être effective et appliquée partout.

Ce qu’a montré la catastrophe et contre quoi le combat continue :

Regarder vers le Bangladesh révèle plus largement les conséquences dramatiques d’une mondialisation débridée où les multinationales font des profits exorbitants sur le dos des ouvrier.es et de l’environnement. Dans un contexte de montée de la « fast fashion », les conditions de travail délétères et des salaires de misère sont loin d’être remis en cause.

L’action syndicale internationale de la CGT THCB : se battre pour les droits là-bas c’est éviter de subir ici le dumping social et environnemental.

Par solidarité internationale entre travailleur.ses mais aussi parce que se battre pour les droits là-bas c’est éviter de subir ici le dumping social et environnemental, notre fédération  THCB CGT s’inscrit dans une démarche internationaliste de défense des travailleur.ses. Lors de son dernier congrès en juin 2022, elle a adopté une résolution* relative à « une action syndicale internationale pour unir par la solidarité et la coopération les syndicats du textile et de toutes nos professions ». Celle-ci affirme notamment que lutter pour améliorer les droits sociaux partout dans le monde c’est faire en sorte que cesse la mise en concurrence des travailleurs et de leurs rémunérations.


Source  : Journal du THCB mai 2023


A consulter également :

Lien de téléchargement: 
PDF icon 20230511_Lettre_Rana_Plaza_FIN.pdf
Display PDF: 
Afficher les fichiers PDF sur feuilleteur