Le gouvernement s’attaque aux privés d’emplois au lieu de combattre les licenciements [Edito]

Publié le 29/05/2024

Alors que le sort des privés d’emplois s’assombrit encore avec une énième attaque de l’assurance chômage, dont les mesures seront encore durcies par le gouvernement, on apprend par la DARES (statistiques du Ministère du travail) que le nombre de salariés ayant été licenciés pour des raisons économiques a explosé. C’est une augmentation de 15,1% rien que sur le 1er trimestre 2024. Malgré cette réalité, ce gouvernement s’acharne davantage sur les privés d’emplois allant jusqu’à durcir les conditions d’accéder à leurs indemnités.

La Banque de France a aussi, quant à elle, révélé des chiffres concernant les défaillances d’entreprises en augmentation pour cette année. Il n’est donc pas étonnant que l’emploi est en chute libre. Ces chiffres contredisent totalement le discours du ministre de l’économie, qui dans les médias, s’auto-satisfait de l’état de santé actuel de l’industrie française.  Ce n’est certainement pas avec l’annonce de Macron d’une énième communication de 10.000 emplois, appelée cette fois-ci « CHOOSE France », que la situation va se redresser. Bien au contraire, la réalité est toute autre, puisqu’on déplore, depuis septembre 2023, plus de 70 000 suppressions d’emplois dans l’industrie. Le constat actuel c’est que, malheureusement, quasiment tous les secteurs d’activités sont touchés.

La métallurgie, l’industrie chimique, l’agroalimentaire, le commerce, le bâtiment, et bien d’autres encore, sans oublier bien entendu nos professions, qui n’y échappent pas. Cela se traduit par des liquidations d’entreprise et des redressements judiciaires, entraînant des PSE, tous autant dramatiques socialement les uns que les autres. Ce sont, par conséquent, des salariés d’entreprises touchés, dont la liste n'en finit pas de s’allonger, comme par exemple chez DESEILLES dans la dentelle, PAUL KA dans les vêtements de luxe, BRAGARD SAS, BERGERE DE FRANCE dans la Meuse, PAYEN en Ardèche, ou PAUL BOYE technologies dont plus d’une centaine d’emplois sont menacés, en raison de la perte d’un contrat d’un marché public pour la défense nationale. Dans ce cas précis, que sont devenues les bonnes paroles sur la « relocalisation » de l’industrie, prônée par un « made in France » au nom de la souveraineté nationale ? Les marchés publics représentent plusieurs milliards d’euros, et leurs attributions nécessitent une parfaite cohérence des décisions prises par l’État, sans cela les choix irrationnels conduisent à des conséquences désastreuses pour les emplois directs et indirects, et à plus fortes raisons, quand ces marchés publics sont délocalisés à l’étranger.

Continuons à convaincre nos collègues de se syndiquer pour mieux peser sur l'avenir de nos entreprises

Dans nos entreprises, il nous faut être plus vigilants sur les signes qui inquiètent, que ce soit sur l’activité, la sécurité, la santé ou sur la question de l’environnement. C’est pourquoi, afin de renforcer notre rapport de force, nos syndicats doivent continuer de progresser dans la pratique et la connaissance des outils syndicaux, pour être en mesure de répondre aux exigences des salariés, tout en les conduisant naturellement dans les rangs de la syndicalisation. Ainsi, plus nombreux et tous ensemble, nous organiserons efficacement la défense de notre modèle social, et gagnerons nos luttes pour un meilleur salaire et pour un emploi durable.

Hassen NASSI
Secrétaire général
Editorial du journal de la Fédération THCB, mai 2024
Crédit photo : Bapoushoo


Source  : Journal du THCB mai 2024


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