Salaires minima : s’assurer de ne pas perdre avec l’inflation, essayer de gagner en niveau de vie

Publié le 28/02/2024

Les négociations de branche sur les salaires se sont ouvertes dans nos branches au début de cette année, dans un contexte d’une inflation qui continue d’augmenter. Indexé sur l’inflation, le SMIC a donc de nouveau été automatiquement revalorisé au 1er janvier de 1,13%(actuellement à 1766,92€ brut par mois)

La Fédération continue de porter sa base revendicative de :

  • Au minimum l’augmentation du SMIC, supérieure si possible au vu de l’état de la branche (un « coup de pouce ») ;
  • Uniformément sur toute la grille (pour éviter son « tassement ») ;
  • Un effet rétroactif (à la date de l’augmentation du SMIC) ainsi qu’une clause de revoyure en cas de nouvelle augmentation du SMIC dans l’année.

Dans le Textile, la revalorisation à partir du 1er janvier sera de 1,5% avec un premier niveau à 20€ du Smic et 1,13% à partir de la position 2 (actuellement à 2 288 €). La Commission Exécutive Fédérale a donné mandat à son Bureau, qui a décidé de signer l’accord.

>>> Accords de branche Textile <<<   (Cliquez sur ce lien) 

Dans l’Habillement, la revalorisation négociée est de 1,5% sur l’ensemble de la grille, applicable à partir de janvier 2024, et la clause de revoyure est prévue mais conditionnée à une certaine inflation. L’accord respecte cette fois-ci le triptyque posé par la CGT, justifiant le vote à l’unanimité pour la signature à la dernière Commission Exécutive de la Fédération.
Les négociations dans la couture parisienne vont s’ouvrir prochainement, avec une CGT à l’offensive.

>>> Accords de branche Habillement <<< (Cliquez sur ce lien)

L’organisation patronale de la Maroquinerie ne proposait que 1,13%, seulement à l’extension. Dans l’unité syndicale, nous avons obtenu 1,5% pour les ouvriers et les ETAM, avec le maintien en revanche de 1,13% pour les cadres. Portée par la CGT, l’application au 1er janvier a été retenue. La « clause de revoyure » n’est en revanche pas à la hauteur, obligeant de rouvrir les négociations seulement si un niveau de la grille se retrouvait sous le SMIC, ce qu’impose déjà la loi.

>>> Accords de branche Maroquinerie <<<(Cliquez sur ce lien)

Dans la Cordonnerie, une revalorisation uniforme de 1,5% a été obtenue, au 1er janvier, avec une clause de revoyure similaire à celle de la maroquinerie. Il est prévu par ailleurs de retravailler prochainement la grille pour « l’aérer » (les quatre premiers niveaux espacés seulement de 20€…).
La Tannerie continue à distinguer les catégories professionnelles, avec une revalorisation de 1,5% pour les deux premiers niveaux ouvriers, de 1,2% pour les niveaux suivants et de 1,13% pour le niveau du « point » des ETAM et les cadres. Si cela n’est pas suffisant et participe inévitablement au tassement de la grille, cela garantit cependant l’augmentation du SMIC à tous les niveaux, et un peu plus pour les bas salaires. Pour ces raisons, et pour les trois secteurs professionnels du Cuir, la Fédération CGT est signataire.

Dans la Blanchisserie, la dernière négociation s’était soldée sur un désaccord, laissant plusieurs niveaux sous le SMIC et justifiant un courrier de la Direction du travail. Inflation à rattraper environ 3,37%, et après une première réunion où des propositions du GESIT clairement insuffisantes, nous avons pu obtenir, applicable dès janvier, 3,5% sur toute la grille, sauf pour le 1er niveau que le GEIST bloque à 3,37%. La CGT envisage d’être signataire, ce qui s’appliquera dans tous les cas du fait de la signature de la CFTC, organisation majoritaire.

>>> Accords de branche Blanchisserie <<<(Cliquez sur ce lien)

Fusion de branche : la solution des « annexes spécifiques »

Depuis la loi Travail de 2016, tout un chantier dit de « restructuration » des branches (comprendre : réduction) a été ouvert. Or, derrière, il y a des conventions collectives, conquêtes des grèves de 1936 sous le Front populaire. Consacrant le principe des classifications en fonction de la qualification, elles constituent aujourd’hui le support de nombreux droits dans nos entreprises. Concernant la Maroquinerie, Tanneries et Cordonneries, le travail de fusion a pris fin en décembre 2023. Soucieux de conserver les droits existants des salariés de ces secteurs, le choix des organisations a été de prévoir (comme l’a autorisé le Conseil Constitutionnel) des « annexes spécifiques » pour les droits prévus spécifiquement dans la Tannerie et la Cordonnerie. Cette solution n’empêche pas l’ensemble de la branche de négocier dorénavant, quand c’est possible, des accords communs, comme récemment avec l’égalité professionnelle. Ainsi, les droits existants dans ces secteurs ne seront perdus ni pour les anciens ni pour les nouveaux salarié·es !


Source  : Journal du THCB février 2024


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