Salaires, conditions de travail tout reste à faire ! [Edito]

Publié le 20/07/2024

Le 7 juillet dernier, c’est un résultat inespéré sorti des urnes, qui a permis de faire reculer l’extrême droite en troisième place de ces élections législatives. Grâce au sursaut républicain, une immense majorité des français, a déjoué les pronostics d’un Bardella premier ministre à Matignon.

Contre toute attente, c’est au tour du nouveau front populaire de prendre la 1ère place du podium, muni de son programme de gauche, économique, social et écologique. Un programme qui a la faveur de tous ceux qui souhaitent en particulier, l’abrogation de la réforme des retraites, un smic à 1600€ net, et bien plus encore de justices sociales. Manifestement, Il n’aura pas fallu longtemps avant que la horde des chiens de garde médiatiques commence à nous faire entendre les cris au scandale menaçant de tous les néolibéraux.

Juste après le discours d’un ministre de l’économie qui prédit une crise financière, c’est au tour du président du Medef de gémir à l’antenne que le programme de la gauche sera fatal pour l’économie française, tout en promettant une crise économique profonde et durable.

Dans nos entreprises, nos syndicats doivent dans le discours et dans l’action porter auprès des salariés nos exigences sociales.

Bien plus encore, ils usent inlassablement de la stratégie de la peur, en nous annonçant l’apocalypse par le smic, et en affirmant que sa hausse provoquera un effondrement économique, détruisant la compétitivité des entreprises, alourdissant le « coût du travail », et qui nous conduira à une explosion de l’inflation.

Curieusement, c’est pourtant bel et bien la politique cabotine de ce ministre de l’économie et de son gouvernement qui a creusé un trou de 1000 milliards de dette, sans compter que le résultat de cette politique économique violente est loin d'être brillant. Bien au contraire, il résulte de l’incompétence d’individus tellement sûrs d’eux, qu'ils en deviennent ridicules de suffisance, au point de mener tout droit la France à la faillite.

Force est de constater que la réalité est toute autre, puisque l’on compte en 2024 environ 5 millions de chômeurs et plus de 9 millions de pauvres en dessous de 1200€ par mois alors que d’un autre côté de l’échelle les actionnaires du CAC 40 battent des records, en touchant plus de 100 milliards de dividendes en 2023.

Au moment de la rédaction de cet édito, le nouveau front populaire nous offre un spectacle lamentable d’un parti enlisé dans un conflit interne pitoyable, et dans l’incapacité de faire émerger de cette union de la gauche, un leader unanime et rassembleur. Bien au contraire, l’égo démesuré de certains d’entre eux fait croître le désespoir et la désillusion chez leurs électeurs ce qui bien entendu ravit leurs rivaux politiques.

Le contre-pouvoir social et syndical est l’une des armes des plus efficaces et indispensables pour obtenir un changement dans les politiques économiques et sociales. C’est la raison pour laquelle, partout dans nos entreprises, nos syndicats doivent sans relâche, dans le discours et dans l’action, porter auprès des salariés, nos exigences sociales, notre refus de l’austérité imposée par les politiques néolibérales, et notre combat contre les idées racistes et xénophobes de l’extrême droite. Tous ensemble, et partout où cela est possible, pour une vie meilleure, exigeons la croissance nécessaire des salaires et le renforcement indispensable de notre système de protection sociale.

Bonnes vacances à toutes et à tous !

Hassen NASSI
Secrétaire général
Editorial du journal de la Fédération THCB, juillet 2024


Source  : Journal du THCB juillet 2024


 

Display PDF: