Retraites par points = travailler + longtemps et gagner - d’argent
Exigeons une autre réforme des retraites
Pourquoi le rapport Delevoye veut nous faire travailler plus longtemps ?
L’âge légal de départ à la retraite reste fixé à 62 ans, mais le rapport Delevoye, qui doit inspirer le futur projet de loi, instaure une pénalité financière (décote) en-deçà « d’un âge pivot », fixé, dans un premier temps à 64 ans dès 2025. E. Macron préfère augmenter la durée de travail, plutôt que « l’âge pivot » mais c’est le même résultat. Dans tous les cas, les salariés sont invités à travailler plus longtemps, alors que la majorité des salariés n’est plus en activité (chômage ou maladie) au moment de liquider ses droits à la retraite.
Pourquoi le rapport Delevoye veut nous faire gagner moins ?
L’objectif clairement affiché du gouvernement est de bloquer la dépense publique des retraites sous le seuil des 14 % du PIB, alors que le nombre des retraités est appelé à croître. Cette logique va inévitablement conduire à la diminution des pensions. L’OFCE, qui n’est pas « proche de la CGT », chiffre en moyenne à 25 % la chute du niveau des retraites à l’horizon de 20 ans. En fait, le montant de la pension dépendra de la valeur du point qui sera fixé, chaque année, par l’exécutif, sachant qu’une « règle d’or » doit garantir l’équilibre financier du système. Autrement dit la valeur du point qui déterminerait le pouvoir d’achat des retraités, deviendrait une variable d’ajustement du budget. Ce n’est pas un régime universel mais individuel : Les plus précaires, les femmes travaillant à temps partiel, celles et ceux qui connaissent des carrières hachées seront les premiers pénalisés par le système à points qui prend en compte, pour le calcul de la pension, l’ensemble de la carrière, au lieu des 25 meilleures années.
En Suède, le montant des pensions a sévèrement chuté avec le passage au système par points, une étude plus précise, parue en mars 2017, indiquait que 92 % des femmes et 72 % des hommes ont été pénalisés.
Il est possible pourtant de financer une bonne retraite pour tous
Puisque la population vit plus longtemps, il faut augmenter la part des richesses créées dévolue au financement des retraites. Selon les calculs du Conseil d’Orientation des Retraites (COR), pour parvenir à l’équilibre du système en 2050, il faudrait augmenter les cotisations de 6 points, soit 0,2% par an. Et beaucoup moins encore si, comme le préconise la CGT, on se décidait à taxer les revenus financiers distribués par les entreprises, au même niveau que les cotisations sociales, à soumettre l’épargne salariale et l’épargne retraite à cotisations sociales. Surtout, revoir les milliards d’Euros d’argent public d’exonérations de cotisation dont bénéficient les employeurs sans aucune contrepartie ni sur les salaires ni sur l’emploi.
Une politique résolument tournée vers l’emploi, les salaires, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, permettrait d’augmenter les recettes de la Sécurité sociale pour financer les retraites. D’autres solutions existent ! Ce sont donc uniquement des choix de politiques économiques.
Nous pouvons gagner !
Massivement les salariés belges dans l’unité syndicale ont réussi à faire reculer leur gouvernement contre un projet similaire de retraite par point. A nous maintenant de peser pour imposer un autre système plus juste entre tous les salariés du privé ou du public, solidaire, par répartition, pour tenir les assurances privées à distance et en dehors de notre protection sociale, seul gage d’équité.
⇒ Lire le 4 pages retraites CGT
Projet de contre-réforme des retraites : la fédération Textile Habillement Cuir Blanchisserie CGT rappelle que nous pouvons améliorer notre système de retraites et réduire les inégalités. C’est pourquoi la CGT se mobilise pour une retraite à 60 ans tout en garantissant, au moins, 75 % du salaire dans tous les secteurs professionnels. Sans que celle-ci ne puisse être inférieure au Smic.
⇒ Lire le tract retraites CGT THCB
La retraite par points, c’est travailler PLUS longtemps et gagner MOINS d’argent.
Le projet de Macron, de son gouvernement et du Medef, c’est la double peine pour les salariés :
► Un âge pivot à 64 ans ou l’augmentation de la durée de cotisation pour partir à la retraite, c’est le même résultat, c’est travailler plus longtemps !
► Créer une règle d’or en fixant la dépense publique en-dessous de 14% du PIB, alors que le nombre de retraités augmente, c’est diminuer les pensions des futurs retraités.
► Mettre en place un système par points pour les salariés sur l’ensemble de la carrière au lieu des 25 meilleures années, c’est pénaliser les plus précaires, les femmes travaillant à temps partiel et celles et ceux qui connaissent des carrières hachées.
► Faire dépendre la valeur du point au moment de la retraite par deux critères : la situation économique et démographique, c’est rendre les pensions aléatoires. [...]
Le gouvernement défend donc une réforme injuste, au service de la finance, qui poussera une grande partie des retraités à vivre dans la précarité. Ce n’est pas un système universel, mais individuel : il casse les solidarités.
Des solutions existent, on peut gagner !
► Augmenter les cotisations de 0,2 % par an, c’est garantir l’équilibre du système (chiffres du COR).
► Taxer les revenus financiers au même niveau que les cotisations sociales.
► Soumettre l’épargne salariale et l’épargne retraite à cotisations sociales.
► Mettre fin aux exonérations exorbitantes de cotisations sociales dont bénéficient les employeurs sans contrepartie.
► Garantir l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, augmenter les salaires et avoir une politique volontariste sur l’emploi, c’est permettre d’augmenter les recettes de la sécurité sociale pour financer les retraites.