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Publié le 31/01/2025
Mercredi 15 janvier, les représentants du personnel ont appris en réunion, la décision du groupe ROCHER de se séparer de la marque Petit Bateau et de STANHOME (produits d’entretien). La marque Petit bateau représente à elle seule, plus de 3000 salariés partout dans le monde, dont 600 salariés rien que sur les sites de Troyes. Cette information a bien entendu, été largement relayée dans la presse.
Son président Bris ROCHER prétend que cette décision s'inscrit dans une stratégie de recentrage du groupe sur son cœur de métier, les cosmétiques. Il affirme dans la presse que le processus de recherche d'un repreneur n'en est qu'à ses débuts, et qu’il n'a pas encore de calendrier précis pour la vente. Il ajoute à cela, qu’il prendra le temps nécessaire pour examiner les options de reprise, avec l'objectif de conclure la vente d'ici la fin de l'année 2025.
Le plus inquiétant, c’est que pour l’instant, dans son interview, il n’a donné aucune garantie ferme concernant l'emploi après la vente, ni même de plan détaillé pour soutenir les employés de Petit Bateau, et il ne tient surtout pas à « bercer les gens d'illusions ». Autant de paroles, qui ne sont pas du tout réconfortantes dans les esprits des syndicats et des salariés, qui bien au contraire, commencent à s’inquiéter au plus haut point.
Même si l’entreprise Petit Bateau pèse peu sur le chiffre d'affaires global du groupe Rocher (2,2 milliards d'euros en 2024), cette décision survient à un moment où l’entreprise dégage des bénéfices après bien des sacrifices et des efforts des salariés pour la redresser.
La crainte d’une reprise par un fonds financier étranger
Ce fleuron Troyen de l’industrie du textile français ne doit pas finir entre les mains d’un fonds financier étranger, car nous savons tous comment cela se termine. Il suffit de se rappeler du sort réservé à la marque du Coq sportif, qui est à l’heure actuelle, toujours en sursis, pour ensuite s’interroger sur les réelles motivations des investisseurs financiers qui usent de la marque des fleurons de l’industrie française, tout en fabriquant en majorité en dehors de la France et en profitant des aides publiques sans contrepartie pour les emplois. Les dividendes que rapporte le fruit du travail des salariés, sont absorbés par des holdings étrangères qui échappent aux contrôles de la finance publique. Enfin, lorsqu’ils condamnent les entreprises à la fermeture, pas assez rentables à leurs yeux, les fonds s’assurent au préalable de loger la marque dans des holdings souvent placées dans un paradis fiscal. Ce n’est plus acceptable.
Emplois, droits, marque : syndicats et représentants du personnel doivent pouvoir contrôler la vente
Le lundi 20 janvier, le maire de la ville de Troyes a reçu le président Bris ROCHER sans la présence des syndicats qui l’avaient pourtant sollicité pour assister à cette rencontre. La vente ne doit pas se faire sans le contrôle et le consentement des syndicats et des représentants du personnel. Le président Bris ROCHER en portera seul la responsabilité sur le choix du repreneur si celui-ci ne garantira pas qu’il n’y aura aucune fermeture de site, ni licenciements, ni dénonciations des accords d’entreprise en vigueur. De même qu’en plus de ces exigences pour s’attribuer la marque, l’acquéreur devra investir dans un plan stratégique industriel de développement de la marque, afin d’en assurer la pérennité.
La fédération THCB, le syndicat THCB de l’AUBE, et l’UD CGT de Troyes continuent de suivre de près le sujet, en apportant le soutien et l’aide au syndicat Petit Bateau.
► Source : Journal du THCB janvier 2025
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