Publié le 31/01/2025
Les remaniements, la dissolution de l’assemblée nationale, et les censures marqueront l’histoire de cette année 2024. Nous avons assisté incrédules, aux tractations récurrentes pour leur maintien au pouvoir qui ont conduit durablement le pays dans l’instabilité et permis à la mouvance politique de l’extrême droite de s’installer ouvertement dans les pensées et les actes, au point d’influencer considérablement l’orientation des gouvernements éphémères qui se sont succédés depuis juin 2024. Même si lors de son discours des vœux, le président ose à peine admettre que la dissolution a causé davantage de division que de solution, il sait aussi que son cap budgétaire 2025, se heurtera aux oppositions, et diminuera toute chance de rebond présidentiel.
Sa politique de l’offre et du « quoi qu’il en coûte », a pesé lourdement sur les finances, et c’est aux plus faibles qu’il demande des efforts pour rembourser leur dette. Les conséquences sont dramatiques, et n’impactent que les salariés, les retraités, les jeunes, et les chômeurs, mais épargnent les riches et les multinationales. Porté par ses convictions néolibérales, il œuvre servilement pour une France sans sécurité sociale, avec une retraite par capitalisation, et un RSA conditionné à des heures de travail. À cette allure, environ 40% des français finiront dramatiquement sous le seuil de pauvreté, pendant qu’à l’autre bout de la terre, c’est l’impérialisme américain qui en dominateur, tente de nous prouver qu’il est plus que jamais, en compétition pour rester la première puissance économique mondiale. Souverainiste et protectionniste d’extrême droite, Trump se livre au jeu d’une guerre commerciale sans merci, qui nuit fortement aux relations économiques mondiales, et c’est particulièrement en Europe, où les effets n’ont pas tardé à se faire ressentir.
Sans aucun plan stratégique pour l’industrie, la France se désindustrialise inexorablement, et s’assombrit économiquement. Depuis plusieurs mois déjà, les dangers qui pesaient sur les emplois dans l’industrie se sont confirmés et le nombre d’entreprises qui ferment ou licencient explose. Le pays est secoué par une véritable hémorragie de l’emploi, alors que plusieurs milliards d’€ d’aides publiques ont été accordés aux entreprises, sans contreparties. C’est un véritable scandale que des entreprises qui versent des dividendes puissent en bénéficier. Il faut désormais exiger le remboursement intégral des aides perçues, lorsqu’elles licencient ou bien ferment alors qu’elles sont viables. Ces comportements ne sont pas sans lien avec la politique de l’offre, si chère à notre président.
Il est temps de prendre collectivement, la mesure de cette immense désespérance sociale qui s’étend partout dans le monde. Elle doit susciter en chacun de nous, l’éveil des consciences pour ouvrir la voie à un sursaut citoyen, capable de résister aux assauts du capital, qui tente de décimer le peu de démocratie et de liberté qu’il nous reste, pour espérer un meilleur avenir sociétal. Comme l’a déjà montré l’histoire, le rassemblement du salariat, aux côtés du front syndical, permet d’obtenir un contre-pouvoir dans les entreprises, mais aussi en dehors, en créant une véritable force d’opposition, qui tout en étant à la fois syndicale et citoyenne, aspire à une véritable justice sociale. Elle permettra une juste répartition des richesses créés par le travail, de rétablir les droits des travailleurs, des chômeurs et des retraités, de reconstruire notre système de protection sociale, de lutter activement contre les idéologies d’extrême droite racistes et xénophobes, et de militer ardemment pour une paix mondiale durable. Qui sait ? 2025 sera peut-être l’année du point de bascule de l’histoire, pour espérer une union citoyenne et syndicale contre l’austérité.
À l’occasion de ce premier édito de l’année, je tiens à vous adresser à titre personnel et au nom de la fédération, une très bonne année 2025.
Hassen NASSI
Secrétaire général
Editorial du journal de la Fédération THCB, janvier 2025
Crédit photo : Bapoushoo
► Source : Journal du THCB janvier 2025
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